Pompes à chaleur : baisse des ventes en Belgique

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Le consommateur belge bouderait-il la pompe à chaleur ? C’est ce qui semble ressortir des chiffres de vente des systèmes de chauffage publiés par Climafed.

Le constat est clair pour le premier semestre 2024 : les ventes de pompes à chaleur sont en forte diminution. La problématique ne concerne pas que la Belgique, puisque depuis plusieurs mois, l’Europe connaît une décroissance des ventes, passant ainsi de 565 000 pompes en 2022 à 485 000 un an plus tard.

Pourtant, le déploiement des pompes à chaleur reste essentiel pour réduire la consommation de gaz liée aux besoins en chauffage de l’Union européenne, des besoins qui représentent la moitié de la consommation totale d’énergie de celle-ci.

Que nous disent alors les chiffres publiés par Climafed pour la Belgique ? Pour le premier semestre 2024, les ventes de chaudières au mazout et au gaz ont connu une hausse de 8 % par rapport à l’année passée, contre une chute de 50 % pour celles des pompes à chaleur. Concrètement, il s’agit d’une diminution de 13 600 unités, passant ainsi de 29 800 à 16 200 unités vendues.

Mais Patrick O., responsable des affaires publiques chez Climafed, tempère ces chiffres. Selon lui, la comparaison entre 2024 et 2023 peut donner une image biaisée, étant donné que les ventes de pompes à chaleur ont été exceptionnelles en 2022, mais aussi en 2023, avec plus de 50 000 unités vendues, soit une augmentation de 68 % par rapport à l’année précédente. Cela n’empêche cependant pas de constater que la situation est alarmante.

Toujours selon Patrick O., un des facteurs qui pourrait expliquer cette diminution serait le prix élevé de l’électricité, et plus précisément le ratio électricité/gaz. L’électricité coûte environ 30 centimes par kWh, alors que le gaz et le mazout coûtent, eux, 8 centimes par kWh. Un calcul dont le résultat ternit l’attractivité des pompes à chaleur. Pourtant, pour décarboner nos systèmes de chauffage et dans le cadre des nouvelles règles de performance énergétique des bâtiments, opter pour une pompe à chaleur deviendra indispensable.

Optimiste, le secteur espère une inversion de cette tendance à la baisse, notamment grâce à une réforme fiscale très attendue sur l’électricité. Il compte également sur la diminution des taux d’intérêt qui pourrait inciter les ménages à construire ou à rénover.