Les trains de nuit ou comment voyager proprement en Europe
20 février 2019Il fut un temps où il était possible de voyager par train de nuit vers la plupart des grandes villes européennes. En Belgique, jusqu’au début des années 2000, les voyageurs pouvaient s’installer dans un train couchette en gare de Schaerbeek (Bruxelles) ou de Bressoux (Liège) et se réveiller le lendemain dans le sud de la France ou en Italie. Depuis lors, la concurrence aérienne a profondément modifié la carte du transport en Europe : le boom des vols low-cost et la multiplication des aéroports régionaux (soutenus par des subsides publics) se sont traduits par une forte croissance du trafic aérien (plus de 1 milliard de voyageurs en Europe par an) et un déclin du service des trains de nuit (lire cet article de la Tribune de Genève : Comment les vols low cost ont tué trains de nuit et TGV et cet article du magazine Slate : Air et rail, les meilleurs ennemis). Or, selon Eurostat, la moitié des voyageurs aériens ont pour destination un autre pays européen, souvent limitrophe. Plus de 500 millions de passagers pourraient ainsi préférer prendre un train de nuit, si ce service était existant et à prix comparable, pour arriver frais et dispo directement dans le centre-ville de la destination de leur choix – sans avoir pollué le ciel par avion. Voici un exemple de pertinence au départ de Paris : Le coût du kérosène augmentera Soyons clair : tant que le kérosène sera défiscalisé en Europe, l’avion restera longtemps plus compétitif, malgré son caractère énergivore et son impact désastreux sur l’environnement, comme le montre ce graphique : Mais nous partons du principe que le pic pétrolier imminent et les politiques climatiques européennes nous imposeront, plus ou moins rapidement, une profonde sobriété énergétique, qui induira de nombreux changement de comportements (lire … Continue reading "Les trains de nuit ou comment voyager proprement en Europe"