Le « Slow Heat » : repenser la façon dont on se chauffe

Le « Slow Heat », mieux chauffer les corps et moins chauffer les espaces.

La hausse des prix pendant la crise énergétique, tout le monde en a senti l’impact sur ses factures. Les citoyens ont dû adapter leur consommation d’énergie, pour la diminuer, afin de faire des économies. L’approche « Slow Heat » propose d’aller au-delà de l’aspect financier et d’en faire un mode de vie.

Le « Slow Heat » propose une réflexion sur notre manière de consommer la chaleur. C’est une invitation à réfléchir attentivement à ses besoins réels, transformant ainsi la consommation de chaleur en un acte conscient qui remplace l’automatisme habituel d’allumer le chauffage central pour la moindre nécessité.

Le « Slow Heat », c’est quoi ?

Dans la famille « Slow », nous appelons cette fois le petit dernier : « Slow Heat » ! Mais qui est-il ? Il s’agit d’un projet de recherche collaboratif belge, financé par Innoviris, s’étalant sur trois années. Cette co-recherche était composée d’une vingtaine de citoyens dont 4 chercheurs universitaires.

Le but était d’explorer des pratiques de chauffage capables de réduire la température ambiante en chauffant, de manière plus ciblée, les corps plutôt que de gaspiller de l’énergie à chauffer inutilement les espaces.

Les résultats ont démontré qu’il était possible de vivre confortablement avec une température d’ambiance de 15°C au lieu des 19°C habituels, sans compromettre le bien-être (le seuil de tolérance variant, évidemment, d’une personne à l’autre). La consommation énergétique a été réduite de moitié, entraînant une baisse significative de 57%, ce qui se traduit par une économie finale d’énergie de 80 kWh/m² en moyenne par ménage. Cela équivaut à une économie annuelle d’environ 800 euros.

Pourquoi adopter le « Slow Heat » ?

Tout, ou presque, nous pousse à la surconsommation, y compris énergétique. Le « Slow Heat » offre une opportunité de reconsidérer nos habitudes thermiques, voire de les penser totalement autrement. Comme l’indique le site, le projet est « au chauffage central, ce que le vélo est à la voiture ».

Bien sûr, nos réflexes nous poussent à, d’abord, voir le gain financier possible avec les économies sur les factures d’énergies. Mais le « Slow Heat » c’est bien plus que ça, il encourage une forme d’altruisme en contribuant au bien commun. En se concentrant sur le chauffage des corps plutôt que sur celui des espaces, cette approche maintient une température ambiante plus basse, conduisant ainsi à une réduction globale de la consommation énergétique. Éviter le gaspillage de chaleur inutile contribue à une utilisation et une gestion plus efficace des ressources, favorisant ainsi la durabilité environnementale en diminuant les émissions de gaz à effet de serre associées à la production de chaleur, entre autres.

Le concept s’harmonise également avec l’utilisation de sources d’énergie renouvelable. En adaptant les pratiques de chauffage pour les rendre plus efficaces, il devient plus facile d’intégrer des solutions énergétiques durables.

En résumé, l’adoption de l’approche « Slow Heat » peut non seulement améliorer l’efficacité énergétique d’une habitation, mais elle peut également, et surtout, devenir l’impulsion pour un changement de mode de vie tourné vers la durabilité, environnementale et économique.

Se chauffer raisonnablement

L’application de l’approche « Slow Heat » implique d’adopter des pratiques de chauffage plus réfléchies et efficaces pour réduire la consommation d’énergie tout en maintenant un certain confort.

Il est d’abord important de faire le point sur le seuil de tolérance jusqu’où les membres d’un logement sont prêts à aller. Une fois ce seuil défini, quels sont les choses possibles à mettre en place ou à modifier ?

Avant d’allumer le chauffage central, il faut se demander si cela est véritablement nécessaire pour satisfaire le besoin immédiat. Peut-on, par exemple, choisir de se vêtir plus chaudement au lieu d’augmenter le thermostat simplement parce que l’on porte un t-shirt en hiver, en intérieur ? Cela peut sembler trivial mais l’impact de notre choix vestimentaire sur la demande en énergie thermique peut changer la donne.

Se familiariser avec d’autres équipements de chauffage, plus rapides et ciblés, comme les panneaux radiants électriques, constitue une étape clé du processus d’adaptation. Cette démarche évite le recours excessif au chauffage central sur une longue durée, en fournissant une solution plus efficace et rapide aux besoins d’un corps ou d’une zone spécifique, plutôt que de chauffer l’ensemble de la pièce.

Bien sûr, l’amélioration de l’isolation de l’habitation demeure importante, mais elle doit être envisagée comme un complément à l’approche « Slow Heat » plutôt que comme une alternative pour éviter son application.

Et on ne saurait que trop vous conseiller le parcours en 5 temps proposé par la plateforme du projet SlowHeat.

On l’aura compris, le concept du « Slow Heat » incarne quasiment une transformation culturelle qui remet en question nos habitudes et notre conception du confort. Mais c’est aussi, l’occasion pour le citoyen de reprendre en main sa consommation d’énergie en posant des gestes sensés et réfléchis, contribuant ainsi au respect des ressources planétaires et à la durabilité pour tous.