Page 29 – Renouvelle

Des panneaux photovoltaïques pour alimenter les trains en Suisse ?

10 juin 2025

Et si on parvenait à boucler la boucle en faisant rouler les trains grâce à de l’électricité produite à même les chemins de fer ? Pas grâce à des panneaux photovoltaïques installés le long des voies, comme il nous viendrait logiquement à l’esprit, mais bien sur celles-ci. Et pourquoi ne pas carrément ces panneaux photovoltaïques entre les rails ? Ce qui ressemble à un challenge farfelu et techniquement compliqué, Sun-Ways veut le relever. En effet, la start-up suisse est l’origine d’un tout nouveau système de panneaux photovoltaïques dont le test du projet pilote vient d’être lancé, pour une durée de trois ans, à Buttes, dans le canton de Neuchâtel. Bien sûr, nous n’en sommes pas au premier essai de pareilles technologies alors pourquoi parle-t-on de première mondiale ? Les panneaux photovoltaïques développés par Sun-Ways ont une spécificité très accommandante : ils sont amovibles. Sans clous ni vis, ils peuvent être enlevés et déplacés plus facilement et notamment en cas d’opérations de maintenances des chemins ferroviaires, par exemple. Une innovation qui tombe à point puisque les prévisions concernant le déploiement de l’énergie photovoltaïque en annoncent une importante expansion dans les années à venir, faisant des espaces disponibles, propices aux installations, des biens précieux. Un système comme celui de Sun-Ways a également l’avantage de ne pas avoir d’impact visuel ou environnemental étant donné qu’il s’additionne à des infrastructures déjà existantes. Un premier essai est donc en phase test à Buttes où 48 panneaux photovoltaïques de 380W ont été installés sur une section de 100 mètres entre des rails. La puissance installée est de 18 kWc pour une production annuelle estimée à 16000 kWh. Dans un premier temps, l’électricité produite sera injectée directement dans le réseau local, le but de cette expérience étant d’atteindre l’autoconsommation ferroviaire. Source image … Continue reading "Des panneaux photovoltaïques pour alimenter les trains en Suisse ?"

France : mise en service officielle d’un premier parc éolien flottant

12 juin 2025

Ce sont des vents nouveaux qui soufflent sur le Golfe de Fos pour la transition énergétique française. Et plus précisément à 17 kilomètres au large de Port-Saint-Louis-du-Rhône où le tout premier parc éolien flottant de France vient d’être mis officiellement en service. Provence Grand Large, c’est son nom et il est mené par EDF Renouvelables. Le parc se compose de trois éoliennes dont la capacité totale installée est de 25 MW, elles permettront de fournir en électricité l’équivalent de 45 000 ménages. Ancrées à 100 mètres de profondeur, les turbines sont posées sur des flotteurs de 2800 tonnes retenus par des lignes d’ancrage tendues, un système inspiré de celui utilisé par les plateformes pétrolières qui permet de réduire les mouvements des flotteurs sur houle. L’énergie produite est quant à elle transportée par des câbles dynamiques. Ces derniers sont suspendus entre les flotteurs et les fonds marins et, contrairement aux câbles statiques, suivent le mouvement de ces mêmes flotteurs, des vagues et des courants marins. Les câbles dynamiques sont reliés à des câbles sous-marins puis souterrains afin d’assurer l’acheminement de l’électricité jusqu’au poste de raccordement à terre de RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité français. Mais il ne s’agit pas du seul projet de parc éolien flottant en France puisque d’autres devraient voir le jour comme le premier parc commercial Bretagne Sud, d’une puissance installée de 250 MW et qui devrait démarrer ses opérations fin 2031. Image d’en-tête : Provence Grand Large / EDF Renouvelables

Royaume-Uni panneaux solaires obligatoires

Royaume-Uni : les panneaux solaires obligatoires pour les nouvelles maisons

16 juin 2025

Le gouvernement britannique l’a confirmé début juin : au Royaume-Uni, les panneaux solaires seront désormais obligatoires sur les toits des futures habitations. Cette obligation, effective dès l’automne 2025, s’inscrit dans le cadre de la norme Future Homes qui a pour buts la réduction des factures d’énergies des citoyens et le déploiement des énergies renouvelables dans le secteur du logement afin d’en diminuer les émissions. Et avec le Plan for Change et ses 1,5 millions de nouveaux logements, il y aura certainement de quoi faire. Selon Solar Energy UK, 90% de ceux-ci devraient être concernés par cette décision, une exception sera applicable pour les maisons où des installations photovoltaïques n’auraient pas d’impact sur la consommation énergétique. Les panneaux solaires obligatoires au Royaume-Uni devraient permettre à un ménage moyen de faire des économies annuelles à hauteur de 530 livres sterling, soit 630 euros. Mais Future Homes ne concerne pas que l’énergie solaire puisqu’elle s’inscrit dans l’objectif plus large de construire des habitations moins énergivores et plus neutre en carbone en facilitant, entre autres, la pose d’une pompe à chaleur. Pose qui décourageait, jusqu’à présent, beaucoup d’anglais face aux démarches administratives, longues et complexes mais également face à son coût. Cependant, ils pourront bientôt profiter d’une aide s’élevant jusqu’à 7500 livres, soit environ 8700 euros.

Une surtension à l’origine du blackout en Espagne

18 juin 2025

La Commission européenne l’exigeait, l’Espagne lui apporte, enfin, une réponse. Après un mois et demi d’enquête, et 300 Go de données analysées (concernant tant l’aspect de la cybersécurité que celui de l’exploitation du système), il s’avère que l’origine du blackout dans le pays viendrait d’une surtension. Ni d’une cyberattaque, ni d’une surproduction d’énergie solaire. C’est très clair. Cette surtension serait le résultat de plusieurs lacunes identifiées dans la gestion du réseau de transport, opéré par Red Eléctrica de España. Il a été question d’un véritable effet domino comme nous le partage le gouvernement espagnol, qui n’a pas hésité à directement pointer du doigt Red Eléctrica. Tout aurait commencé par une mauvaise planification du GRT. En effet, quelques jours avant le 28 avril, des premières instabilités de tension avaient été observées, et la veille du blackout une des centrales du pays s’était signalée comme indisponible. L’activation de 10 centrales avait été prévue pour le 28 mais le nombre définitif fut finalement celui le plus bas de l’année. Certaines d’entre elles, prévues pour réguler la tension, n’ont pas correctement fonctionné. L’une d’elles injectant même de l’énergie réactive, ce qui n’a rien fait pour arranger la situation. Celle-ci, ne pouvant être absorbée, a provoqué une réaction en chaîne avec, d’abord, la déconnexion de plusieurs centrales provoquant les premières coupures. Certaines compagnies d’électricité sont même soupçonnées d’en avoir déconnecté, de façon inappropriée, pour protéger leurs infrastructures avant même que les limites de tension réglementaires ne soient atteintes. Le jour-même du blackout en Espagne, des oscillations inhabituelles de tension avaient été constatées à 12h03, 12h16 et 12h19. Lorsque le GRT a voulu réagir en augmentant la connectivité interne du réseau électrique, il était déjà trop tard, la tension étant déjà bien trop haute pour rattraper … Continue reading "Une surtension à l’origine du blackout en Espagne"

Publication du premier scénario negaWatt Belgium

19 juin 2025

L’histoire de negaWatt a commencé en 2001, en France, par la création d’une association sans but lucratif. Elle promeut trois piliers pour notre futur énergétique : la sobriété, l’efficacité et les renouvelables. Depuis, l’association a publié 5 scénarios de transition énergétique pour la France, de plus en plus poussés et détaillés. Une version européenne nommée CLEVER (Collaborative Low Energy Vision fot the European Region) a également été élaborée, et en mettant l’accent sur la demande énergétique, elle permet d’atteindre d’ici 2050 une neutralité carbone, 100% de souveraineté énergétique, et une production 100% renouvelable. Ce scénario européen a été construit avec tout un réseau de partenaires afin de correctement prendre en compte les particularités locales. En Belgique, ceci a été réalisé par l’ICCED et negaWatt Belgium, qui a récemment présenté son scénario spécifique à la Belgique en se basant sur les travaux déjà réalisés, et qui pourra, en retour, affiner le modèle européen. La démarche negaWatt La plupart des scénarios énergétiques envisagent la demande en énergie comme une donnée fixe, là où la démarche negaWatt Belgium propose de la considérer comme un choix politique et travaille sur la demande avant d’envisager la production. La démarche sobriété – efficacité – renouvelable peut être illustrée en s’intéressant au secteur du chauffage résidentiel. Les mesures de sobriété envisagées à l’horizon 2050 sont les suivantes : Les mesures d’efficacité considérées comprennent : Ces mesures permettraient de réduire la consommation d’énergie du secteur de 65 TWh à 19 TWh en 2025, soit une réduction totale de 71%. Cette réflexion a également été appliquée aux secteurs de l’agriculture, du tertiaire, de la mobilité et du transport, de l’industrie et de l’aviation. Ceux du transport maritime et des émissions importées via les biens n’ont pas été inclus. Principales conclusions Le scénario … Continue reading "Publication du premier scénario negaWatt Belgium"

La betterave, nouvelle source de biométhane pour Fluvius

24 juin 2025

Fluvius a récemment installé une cabine d’injection de biométhane sur le site de la Raffinerie Tirlemontoise, qui a investi 1,5 million d’euros dans cette infrastructure. L’installation, raccordée au réseau public de gaz, permettra d’acheminer du biométhane d’octobre à fin mai, soit pendant et après la saison des betteraves. Un timing parfait, puisqu’il s’agit de la période de l’année où la demande en gaz est la plus forte. Mais d’où provient exactement ce biométhane ? D’un biogaz généré lors du processus de traitement de l’eau, notamment celle utilisée pour le lavage et le transport des betteraves. Ce gaz est ensuite purifié pour devenir du biométhane, prêt à être distribué. Dans un premier temps, l’infrastructure (la plus importante de ce type actuellement sur le réseau de Fluvius) injectera 400 m³ par heure, mais elle pourra ensuite atteindre un volume de 3 500 m³. Un pas de plus vers la décarbonation de la consommation énergétique de la Belgique.

Bilan de l’hydroélectricité en Belgique : printemps 2025

26 juin 2025

Après avoir enchainé pas moins de 8 saisons d’affilée plus humides que la normale (du printemps 2023 à l’hiver 2025), le climat belge a basculé vers une période de sécheresse. Le printemps météorologique dure du 1er mars au 31 mai. Cette année, à peine 54,4mm de précipitations sont tombées, largement en dessous de la normale de 165,6mm. Il s’agit d’un nouveau record dans la période de référence actuelle, et n’est battu que par le printemps de 1893 depuis le début des observations en 1833. L’impact de ces très faibles précipitations s’est fait ressentir dans les productions d’hydroélectricité en Belgique. L’hydroélectricité en Belgique Bien que présente dans le mix énergétique belge, la production d’électricité exploitant l’énergie hydraulique n’est pas prédominante. Sa puissance installée dans le pays est estimée à 180 MW et a permis de générer 438 GWh d’électricité en 2024, soit la consommation électrique de 125 000 ménages. Cette production est dépendante des débits d’eau et donc des précipitations. Lors d’une année typique, la production fluctue et est plus basse durant l’été car la période est plus sèche. Ceci est illustré ci-dessous par la production historique moyenne d’un ensemble représentatif de centrales hydroélectriques belges totalisant une capacité installée de 67 MW, représentée mois par mois. On constate que les mois de printemps sont, en moyenne, dans la moitié la plus productrice de l’année. Le graphique suivant représente la production du printemps 2025 ainsi que la moyenne historique correspondante. Une certaine inertie apparait. En effet, la production du mois de mars n’est pas très éloignée de la moyenne historique contrairement à la production du mois d’avril qui n’atteint que la moitié de celle-ci, et le tiers pour le mois de mai. Malgré une diminution de production, l’impact sur le mix énergétique … Continue reading "Bilan de l’hydroélectricité en Belgique : printemps 2025"

Bilan de la production éolienne en Belgique : printemps 2025

26 juin 2025

Cela n’a échappé à personne : cette année, le printemps a été intensément sec et accompagné d’une vitesse du vent extrêmement basse. La moyenne de celle-ci, mesurée pendant le printemps météorologique (soit du 1er mars au 31 mai), fut de 3,2m/s (11,5 km/h). Nous n’avions plus vu un résultat aussi bas depuis 1879, un record à égalité avec les printemps de 1939 et 2017. Sans surprise, ces faibles vitesses de vent se sont fait ressentir dans le bilan éolien. Le printemps 2025 pour la production éolienne Durant la période concernée, les éoliennes ont généré en Belgique un peu plus de 2.1 TWh d’électricité, légèrement plus en offshore qu’en onshore. Pour mieux se rendre compte de l’impact que cette très faible vitesse a pu avoir par rapport aux normales saisonnières, nous pouvons analyser le taux de charge. Il s’agit de la proportion entre la production réalisée et la production théorique si l’entièreté du parc éolien avait fonctionné au maximum de sa puissance sans interruption. Le graphe ci-dessous représente le taux de charge moyen en Belgique (incluant offshore & onshore) pour 2025 et pour la moyenne historique. On peut observer que les mois de mars et avril ont été drastiquement en deçà des moyennes (dans la lignée des mois de janvier et février), tandis que le mois de mai rattrape la tendance. En analysant les différences entre les taux de charge offshore et onshore, on remarque que les éoliennes offshore ont un taux de charge plus élevé (comme toujours) mais que les deux connaissent des chutes de taux de charge relatifs similaires. Découvrez également nos bilans pour la production solaire et l’hydroélectricité.

Bilan de la production solaire en Belgique : printemps 2025

26 juin 2025

Marqué principalement par une sécheresse intense, le printemps 2025 a également été très ensoleillé. Mars et avril n’ont chacun connu que deux années plus ensoleillées au cours de la période de référence actuelle. Au total, le printemps de cette année a été le troisième plus ensoleillé depuis 1887 avec 688h35min d’ensoleillement. Cet ensoleillement a permis de générer une quantité conséquente d’électricité solaire en Belgique. Le printemps du photovoltaïque : saison 2025 Durant le printemps météorologique (du 1er mars au 31 mai 2025), le photovoltaïque a produit en Belgique un peu plus de 3.5 TWh d’électricité, ce qui représente plus de la moitié de toutes les sources renouvelables d’électricité combinées. Qu’est-ce que cela représente par rapport aux années précédentes ? Premièrement, il faut s’intéresser à la productivité photovoltaïque, c’est-à-dire à la quantité d’énergie produite en fonction de la puissance des panneaux installés. Cette mesure permet d’évaluer la production indépendamment de la taille d’une installation. Comme le montre le graphique ci-dessous, la productivité des trois mois du printemps a été supérieure d’environ 20% par rapport à la moyenne historique (couvrant la période 2009-2024). Le mois de mars 2025 a été le 5ème plus productif de la période d’observation, tandis qu’avril et mai ont eu des niveaux de productivité équivalents à 2020, qui était jusqu’à présent une année record. Si on cumule la productivité de ces trois mois, elle est presque équivalente à celle de 2020, et signe la deuxième valeur la plus haute jamais enregistrée. Il faut souligner que bien que la productivité de 2025 soit légèrement inférieure à celle de 2020, la capacité installée en Belgique est entre-temps passée de 6,4 GWc à 11,7 GWc. La production brute associée est donc nettement plus élevée. Pour aller plus loin, les graphiques interactifs de Renouvelle … Continue reading "Bilan de la production solaire en Belgique : printemps 2025"

Batteries Plug & Play : le port P1 pour en gérer la puissance ?

26 juin 2025

Actuellement, les installations de stockage qui sont couplées ou non avec une installation de production photovoltaïque, doivent disposer d’un système de comptage, appelé EnFluRi, installé en amont du tableau électrique, et souvent par professionnel car l’installation de celui-ci est trop technique pour un utilisateur normal. Ce capteur sert principalement à transmettre des données à la batterie et surtout à l’onduleur qui gère celle-ci, notamment la puissance et le sens du flux d’énergie entre le tableau électrique et le réseau de distribution : Ces informations permettent d’ajuster puissance de décharge de la batterie, au niveau nécessaire pour l’habitation, et pour éviter que la puissance de décharge de la batterie et d’une éventuelle installation de production ne dépasse la puissance maximale autorisée par le GRD en injection (5 kVA en monophasé, 10 kVA en triphasé). Cependant, avec l’autorisation récente des systèmes plug & play, dont l’avantage est de limiter l’intervention d’un professionnel dans leur installation, ce système de comptage vient diminuer le côté « Do-it-yourself » de ce type d’installation car installer un capteur EnFLuRi nécessite de faire venir, dans bien des cas, un électricien. Alors comment faire pour pouvoir réguler la puissance des batteries plug & play sans trahir le concept de base ? L’amendement proposé par Synergrid veut autoriser l’utilisation du port P1 comme alternative au capteur EnFluRi pour les batteries plug & play, ce qui éviterait une installation complexe dans le tableau électrique. Le changement devrait répondre à la demande croissante depuis la légalisation de ces dernières en avril 2025. Un choix qui serait, du coup, plus simple et accessible pour les particuliers. Bien sûr, la proposition ne modifierait pas les règles générales sur l’injection d’électricité et la sécurité du réseau.