Un école « du solaire » pour lutter contre la pénurie de main d’oeuvre et…le décrochage scolaire.

La première école dédiée à l’énergie solaire a ouvert ses portes à Marseille en novembre dernier. Fondée par un consortium d’entreprises, elle forme les 15-18 ans aux métiers du secteur des énergies renouvelables tout en luttant contre le décrochage scolaire.

©NRSud

La première école dédiée à l’énergie solaire a ouvert ses portes à Marseille en novembre dernier. Fondée par un consortium d’entreprises, elle forme les 15-18 ans aux métiers du secteur des énergies renouvelables tout en luttant contre le décrochage scolaire.

Marseille, ville neutre en carbone à l’horizon 2030 ? C’est l’objectif que s’est fixé la cité phocéenne. C’est dans ce contexte qu’est née la première école de production des énergies du Sud (NRSud). Elle accueille depuis novembre dernier sa toute première promotion, déflorant au passage le secteur de la formation au solaire, un première en France du moins dans un format « école ».

L’année dernière, dans le secteur mondial des énergies renouvelables, le nombre d’emplois a atteint 12,7 millions, soit 700.000 postes supplémentaires, malgré les effets persistants de la crise sanitaire [selon un rapport publié par l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) en collaboration avec l’Organisation internationale du travail (OIT)]. L’énergie solaire est le secteur qui connaît la croissance la plus rapide. En 2021, il fournissait 4,3 millions d’emplois, soit plus d’un tiers de la main-d’œuvre mondiale actuelle dans les énergies renouvelables.

C’est dans ce contexte et face aux préoccupations croissantes liées au changement climatique, que l’entreprise Tenergie, développeur et producteur français indépendant d’énergies renouvelables situé non loin d Marseille, a travaillé sur un projet d’école de production de la filière solaire baptisé « NR Sud, l’école des énergies propres ».

Cinq autres entreprises [Boa Formation, Dual Sun, Engie, TotalEnergie et SysENRont] ont adhéré au projet pour lancer un programme spécifique à destination des 15-18 ans, qui souhaitent apprendre un métier par la pratique plutôt que d’emprunter les chemins traditionnels de l’école. Enerplan et Groupement des Métiers du Photovoltaïque de la Fédération Française du Bâtiment (GMPV-FFB) sont également de la partie.

Cette école d’un nouveau genre est soutenue tant par la Région de la Métropole Aix-Marseille que par l’Etat et s’inscrit en outre dans un processus de lutte contre le décrochage scolaire.

Des chantiers concrets pour acquérir les compétences

Gratuite ou presque, cette école privée forme ainsi aux métiers d’électriciens solaires et techniciens polyvalents en énergies renouvelables. Les élèves doivent s’acquitter de frais de scolarité s’élevant à 150 euros et s’inscrivent pour une durée de 4 années qui les mènent vers le CAP électricien et un bac professionnel « maintenance et efficacité énergétique », ainsi que les certifications spécifiques au secteur. Même le code de la route pour passer le permis B fait partie du programme scolaire. La direction y voit un modèle hybride entre le lycée professionnel et l’alternance, en respectant bien sûr les référentiels de l’Éducation nationale française. Tous les jours, les élèves ont 30% de cours théoriques. Le reste du temps, ils sont en production sur les chantiers, encadrés par leur maître professionnel.

Les élèves-apprentis acquièrent ainsi des compétences en intervenant directement sur les chantiers d’une trentaine d’entreprises partenaires. La pédagogie de l’école repose sur un apprentissage dans des conditions réelles et en fonction des besoins réels du marché. Tout est mis en œuvre pour permettre aux élèves d’acquérir des compétences transversales nécessaires dans différents secteurs.

Déjà des promesses d’embauche

100% des futurs diplômés de NRSud sont certains d’être embauchés dans le secteur de l’énergie solaire à l’issue de leur formation, avec un bon niveau de rémunération à la clef. Et pour cause, NRSud a sécurisé tous ses partenariats économiques avec les entreprises du secteur. L’école a donc d’ores et déjà reçu plus de promesses d’embauche qu’elle ne comptera d’élèves. Des promesses qui émanent de ses nombreux partenaires. En France, d’ici 2030, entre 34.000 et 66.000 postes devraient être ouverts dans le domaine des énergies renouvelables électriques, dont 7.000 Équivalents Temps Plein dans la filière solaire.

Dans cette région du Sud, la croissance économique du secteur solaire est exponentielle. En effet, les planètes semblent aujourd’hui alignées entre les ambitions politiques de toutes les collectivités et les ambitions d’installation des acteurs économiques. De quoi inspirer d’autres pays européens, dont le nôtre, pour que là aussi, les astres, dont le soleil, s’alignent tant pour les entreprises en manque de main d’œuvre que pour les jeunes, qu’ils soient en décrochage scolaire ou non. Plus d’infos sur https://nrsud.fr/