La géothermie possède un important potentiel pour décarboner la consommation de chaleur, et à Bruxelles, on semble l’avoir bien compris. Mais les eaux d’égout ont aussi le leur.
Nous vous avions déjà parlé du tout premier réseau de chaleur par géothermie de Bruxelles, qui voit peu à peu le jour dans le cadre de la rénovation de l’ancienne caserne d’Ixelles. Le Quartier Nord s’apprête, lui aussi, à en accueillir un.
La neutralité carbone d’ici 2050 ? C’est ce que vise la Région bruxelloise, et cela passera par le déploiement de réseaux de chaleur bas carbone, qui permettront de se détacher de l’utilisation des énergies fossiles, encore très (trop) utilisées pour chauffer les logements (ou les rafraîchir).
Be.Share, c’est le nom de ce nouveau projet, et il est porté par Bruxelles Environnement, en collaboration avec Vivaqua, Sibelga, Karno, la VUB et Convivence. Sélectionné par le programme European Urban Initiative, il pourra compter sur un cofinancement de 5 millions d’euros de l’Union européenne. Les travaux devraient débuter d’ici la fin de l’année et durer 18 mois.
Concrètement, le réseau fonctionnera à basse température en utilisant la chaleur sous l’espace public, comme le parc Maximilien, mais pas seulement. Les eaux usées qui circulent dans les égouts seront aussi mises à contribution, puisque leur chaleur sera revalorisée. C’est ce qu’on appelle la riothermie. En effet, la température est quasi constante tout au long de l’année dans les égouts, et cette chaleur « perdue » pourrait donc être utilisée pour chauffer ou climatiser des bâtiments. Vivaqua, qui rénove chaque année entre 20 et 25 km du réseau d’égout bruxellois, se saisit de l’occasion pour y installer des systèmes de riothermie lorsque cela est possible.
Pour commencer, trois immeubles de bureaux et deux bâtiments résidentiels pourront profiter de ce réseau de chaleur bas carbone dans le Quartier Nord de Bruxelles. Mais bien sûr, le but de ce projet est d’en démontrer toute la pertinence, ce qui devrait encourager d’autres bâtiments, publics ou privés, à s’y raccorder et à l’étendre à d’autres quartiers.