Selon un rapport communiqué par le gouvernement espagnol, la cause de la gigantesque panne du 28 avril est multifactorielle. L’enquête a révélé des lacunes dans le réseau de distribution national.
La Commission européenne l’exigeait, l’Espagne lui apporte, enfin, une réponse. Après un mois et demi d’enquête, et 300 Go de données analysées (concernant tant l’aspect de la cybersécurité que celui de l’exploitation du système), il s’avère que l’origine du blackout dans le pays viendrait d’une surtension. Ni d’une cyberattaque, ni d’une surproduction d’énergie solaire. C’est très clair.
Cette surtension serait le résultat de plusieurs lacunes identifiées dans la gestion du réseau de distribution, opéré par Red Eléctrica de España. Il a été question d’un véritable effet domino comme nous le partage le gouvernement espagnol, qui n’a pas hésité à directement pointer du doigt Red Eléctrica.
Tout aurait commencé par une mauvaise planification du GRD. En effet, quelques jours avant le 28 avril, des premières instabilités de tension avaient été observées, et la veille du blackout une des centrales du pays s’était signalée comme indisponible. L’activation de 10 centrales avait été prévue pour le 28 mais le nombre définitif fut finalement celui le plus bas de l’année. Certaines d’entre elles, prévues pour réguler la tension, n’ont pas correctement fonctionné. L’une d’elles injectant même de l’énergie réactive, ce qui n’a rien fait pour arranger la situation.
Celle-ci, ne pouvant être absorbée, a provoqué une réaction en chaîne avec, d’abord, la déconnexion de plusieurs centrales provoquant les premières coupures. Certaines compagnies d’électricité sont même soupçonnées d’en avoir déconnecté, de façon inappropriée, pour protéger leurs infrastructures avant même que les limites de tension réglementaires ne soient atteintes.
Le jour-même du blackout en Espagne, des oscillations inhabituelles de tension avaient été constatées à 12h03, 12h16 et 12h19. Lorsque le GRD a voulu réagir en augmentant la connectivité interne du réseau électrique, il était déjà trop tard, la tension étant déjà bien trop haute pour rattraper les choses. C’est vers 12h30 que tout s’est emballé avec la déconnexion progressive et incontrôlable de plusieurs centrales.
Finalement, le courant a pu être rétabli, petit à petit, grâce aux interconnexions avec le France et le Maroc, et aux centrales hydroélectriques.
Dû à un manque de ressources de contrôle de la tension alors que les capacités nationales étaient suffisantes, le gouvernement voudrait rapidement entamer des réformes pour sécuriser les infrastructures électriques. Parmi celles-ci, un renforcement de la surveillance et le respect des obligations qui incombent au gestionnaire du réseau ainsi qu’aux entreprises d’énergie, une planification électrique 2025-2030 afin d’augmenter la flexibilité du réseau mais aussi de continuer à multiplier les interconnexions avec les pays voisins.