Les énergies renouvelables sont désormais présumées d’un “intérêt public supérieur” 

Afin d’accélérer sa transition énergétique, l’Europe simplifie les processus d’autorisation des projets éoliens et solaires. Dans les zones “incontournables”, un permis pourra être octroyé en 1 an.

Le plan d’action REPowerEU, présenté le 18 mai dernier, précise que les énergies renouvelables sont au cœur de la sécurité énergétique de l’Europe. Et surtout, il s’attaque aux goulots d’étranglement des autorisations qui freine l’expansion de l’éolien et du solaire.  

Ainsi, une nouvelle loi consacrera le principe selon lequel les projets d’énergies renouvelables sont présumés être d’un « intérêt public supérieur ».  

Cela signifie que leur construction peut être priorisée dans la crise énergétique actuelle au cas par cas et jusqu’à ce que la neutralité climatique soit atteinte.  

La directive européenne sur les énergies renouvelables, en cours de révision, intègrera ainsi une nouvelle proposition législative visant à accélérer l’autorisation des projets renouvelables. 

La proposition législative crée également des zones renouvelables « incontournables » que les gouvernements nationaux doivent mettre en place sur la base d’une évaluation environnementale stratégique. Dans ces zones, les projets devront être autorisés dans un délai d’un an. 

Enfin, la Commission conserve les délais d’autorisation existants – 2 ans pour les nouveaux projets normaux et 1 an pour les projets de repowering – mais précise quels permis et procédures doivent être délivrés dans ces délais. 

En outre, des recommandations détaillées et des documents d’orientation expliquent comment les gouvernements peuvent simplifier leurs processus d’autorisation. Un nouveau guide décrit ainsi les meilleures pratiques en matière d’autorisations dans toute l’Europe et montre ce qui fonctionne : comment numériser les processus, garantir que les autorités publiques travaillent mieux ensemble, etc. 

Renforcer la filière industrielle 

Le PDG de la fédération WindEurope, Giles Dickson, a déclaré : “Le plan d’action REPowerEU tape en plein dans le mille. L’Union européenne veut faire passer l’énergie éolienne de 190 GW aujourd’hui à 480 GW en seulement 8 ans. Mais vous ne pouvez le faire que si vous simplifiez les autorisations. Et c’est ce que REPowerEU vise à atteindre.” 

Selon ce plan, l’Europe doit soutenir la chaîne d’approvisionnement de l’industrie éolienne – actuellement trop vulnérable : les 5 fabricants européens d’éoliennes fonctionnent tous à perte aujourd’hui. Ce nouveau soutien permettra donc de consolider la filière industrielle. 

Les meilleures pratiques en infographie 

WindEurope a résumé les principaux points de la nouvelle recommandation et des orientations de l’Union européenne en matière de permis dans l’infographie ci-dessous. Elle reprend les meilleures pratiques en matière de sélection de sites, d’administration, de conception d’enchères, de connexion au réseau et de défis juridiques. 

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Maximum 2 recours 

Le PDG de WindEurope, Giles Dickson, a précisé : « L’industrie éolienne reste plus que jamais déterminée à protéger la biodiversité et à impliquer les communautés locales. Nous travaillons en étroite collaboration avec des ONG pour atténuer les impacts sur la faune – et avec les communautés locales qui hébergent nos parcs éoliens.” 
 

La fédération détaille également une liste de mesures que les gouvernements peuvent prendre dès maintenant pour simplifier et accélérer la délivrance de permis pour les énergies renouvelables. Il s’agit par exemple d’appliquer des règles d’aménagement du territoire de bon sens, de rationaliser les cadres juridiques à un maximum de 2 recours ou d’appliquer le principe du « silence positif » à tous les projets d’énergie renouvelable. Les recommandations complètes de l’industrie peuvent être téléchargées ici

150 GW offshore en mer du Nord 

Signe d’un volontarisme exceptionnel, le Danemark, l’Allemagne, les Pays-Bas et la Belgique ont signé une déclaration commune sur l’expansion de l’éolien offshore en mer du Nord. 

Les quatre pays veulent faire de cet espace maritime la « centrale électrique verte de l’Europe » pour se passer des hydrocarbures russes. 

« Nous voulons multiplier par quatre notre capacité totale dans l’éolien en mer d’ici à 2030 et par dix d’ici à 2050 », a déclaré la première ministre danoise, Mette Frederiksen, avec l’objectif d’atteindre 150 GW en 2050.