Qu’en sera-t-il du futur énergétique dans le monde ? L’Agence internationale de l’énergie nous éclaire avec son rapport World Energy Outlook 2025.
À travers trois scénarios, l’AIE nous partage ses prévisions concernant l’avenir de l’énergie mondiale, et gâchons tout de suite une bonne surprise : ça va bien se passer pour les énergies renouvelables d’ici 2030. Surprise qui n’en n’est plus vraiment une en réalité comme nous avons pu le constater tout au long de cette année via plusieurs de nos articles.
Évidemment, ces trois scénarios se déroulent selon différents cas de figure : le premier se base les politiques déjà appliquées, le deuxième les ambitions actuelles des pays et le troisième y inclue les mesures à adopter dans l’objectif d’atteindre la neutralité carbone en 2050.
Globalement, il faudra s’attendre à une importante hausse de la demande en électricité, conséquence de l’augmentation des besoins en climatiseurs de certains pays mais aussi de ceux générés par les data centers ou encore ceux pour le déploiement de la mobilité électrique, sans oublier l’intelligence artificielle.
Les énergies renouvelables, qui attestent de records d’installation de nouvelle capacité année après année, devraient poursuivre leur croissance, plus rapide que toute autre source d’énergie, peu importe le scénario en action. Et cela y compris dans le cas où les objectifs en matière de climat reculeraient comme aux États-Unis qui, d’ici 2035, devraient connaître une baisse de 35% dans les ajouts de nouvelle capacité prévus dans le rapport l’année passée. Pour la Chine, il s’agira de tout le contraire puisqu’elle devrait représenter 40 à 60% de la nouvelle capacité mondiale.
Mais attention, tout cela reste des scénarios et il ne faudra pas relâcher la vigilance et les efforts à appliquer dans la vie réelle car nous ne sommes pas encore au point de tripler ces capacités d’ici 2030, comme il avait été alors décidé à la COP28. Actuellement, nous serions plutôt autour de 2,6 fois. Pas loin donc mais pas dans le mille non plus.
Le charbon et le pétrole devraient atteindre leur pic d’utilisation en 2030 mais il est, à nouveau, nécessaire de contextualiser l’information car les émissions produites par le secteur de l’énergie continuent de se multiplier. Nous assistons, en effet, à des records de demande en ressources fossiles, y compris pour le gaz naturel, qui dans le scénario intermédiaire et contrairement au charbon et au pétrole, devrait continuer de croître.
Le nucléaire est, quant à lui, sur le retour puisqu’après une période de ralentissement, voire d’immobilisme, l’AIE nous rapporte que plus de 70 GW de capacité sont en construction soit un niveau des plus élevés depuis 30 ans.
Peu importe la voie dans laquelle s’engageront nos pays, les infrastructures et systèmes électriques seront soumis à rudes épreuves étant donné que les besoins en électricité devraient augmenter d’environ 40% sur les 10 années à venir. La solution afin d’éviter que l’électrification ne devienne pas (plus) pénible ? Des investissements financiers, comme souvent mais nécessaires, si on veut développer des nouveaux réseaux électriques plus rapidement, multiplier les interconnexions et disposer de plus de systèmes de stockage d’énergie. Les investissements dans la production d’électricité ont grimpé de près de 70 % depuis 2015 pour atteindre 1 000 milliards de dollars par an, alors que les dépenses consacrées au réseau ont progressé deux fois moins vite, atteignant 400 milliards de dollars.
Des inquiétudes surgissent également concernant la chaîne d’approvisionnement en matériaux critiques bien trop concentrés entre quelques mains seulement sur le marché, et notamment celles de la Chine.
Les décideurs politiques semblent ne plus avoir comme seul choix de s’engager plus activement et tenir les promesses en matière de renouvelables afin d’assurer la sécurité énergétique de leur pays et, par ricochet, atteindre la neutralité climatique.
Le World Energy Outlook 2025 est à lire dans son intégralité sur ce lien.