Vous disposez d’un compteur communicant, ou vous allez bientôt en être équipé, mais vous ne savez pas si cela va changer quelque chose dans votre quotidien ? Renouvelle vous éclaire.
Que vous habitiez à Bruxelles ou en Wallonie, les objectifs sont déjà fixés : un déploiement quasi total des compteurs communicants d’ici 2030 (100 % en Wallonie, 80 % à Bruxelles).
Dans quels cas sont-ils installés ?
Pour l’instant, les gestionnaires de réseau (GRD) Sibelga à Bruxelles, ORES, RESA, ainsi que AEISH, AIEG et REW en Wallonie qui sont également propriétaires des compteurs, procèdent systématiquement au remplacement des modèles électromécaniques (à disque) par des compteurs communicants dans plusieurs cas de figure repris dans le tableau ci-dessous.
Mais même si vous ne vous trouvez pas dans l’un de ces cas de figure, votre gestionnaire de réseau pourrait un jour vous informer qu’il viendra remplacer votre compteur. En Wallonie, il est d’ailleurs possible de consulter la date approximative de ce remplacement en introduisant votre code postal et votre code EAN sur le site de votre gestionnaire de réseau.
À Bruxelles, si vous faites partie d’un immeuble de logements où l’ensemble des compteurs est considéré comme indivisible (tous localisés dans les caves par exemple), le GRD peut procéder au remplacement de ces derniers.
Combien ça coûte ?
Dans le cas d’un remplacement : rien. Les travaux sont pris en charge par le GRD.
Peut-on s’y opposer ?
En Wallonie, il ne sera pas possible de s’y opposer. Mais il sera possible de refuser l’activation de la fonction communicante. Actuellement, elle n’est utile que dans certaines situations spécifiques comme la participation à un partage d’énergie.
À Bruxelles, il ne sera pas possible de refuser si vous remplissez les conditions de remplacement. Seule exception prévue : l’exposition à un risque pour la santé lié aux champs électromagnétiques (consommateur ou membre de la famille). L’activation de la fonction communicante doit aussi être consentie par l’utilisateur et n’est demandée que lorsque ce dernier souhaite participer à différentes activités (recharge d’un véhicule électrique, participer à des services de flexibilité, à un partage d’énergie, injecter son électricité sur le réseau). Sans cela, le relevé du compteur se fera manuellement, on parle alors de régime R0.
Ce qui change avec le compteur communicant
Avec les mêmes fonctionnalités de base que l’ancien, il permettra de mesurer plus précisément votre prélèvement et votre injection sur le réseau public (si vous êtes prosumer), d’où son autre nom : compteur double flux.
À noter : le compteur ne connaît pas votre production totale d’électricité (ce qui sort de votre onduleur), mais uniquement l’injection vers le réseau.
Si la fonction communicante est activée, les relevés se feront automatiquement sans intervention sur place et communiquera ensuite avec une base de données centrale du GRD : plus besoin d’envoyer d’index.
Bi-horaire, mono-horaire : le compteur communicant peut tout gérer. Jusqu’à présent le changement de régime de comptage dépendait du type de compteur et nécessitait parfois l’intervention d’un technicien. Le compteur communicant permet de le faire rapidement, sans remplacement physique : plus simple pour profiter des plages horaires incitatives qui visent à diminuer la saturation du réseau en heure de pointe.
Le consommateur pourra accéder à ses données de prélèvement/injection soit :
- En branchant un outil sur le port P1 du compteur, vous permettant de visualiser vos données en temps réelle (comme le montre l’image ci-dessous).
- En accédant aux données via une application développée par votre gestionnaire de réseau, mais affichées en J+1 (le GRD ne télérelève les compteurs qu’une seule fois par jour).

Accès à de nouveaux services
Pour la plupart de ces derniers, votre gestionnaire de réseau devra pouvoir communiquer vos données quart horaire (passage au régime R1 et R3) à votre fournisseur, via le réseau 4G en Région bruxelloise, et un réseau utilisant des bandes radio faible débit pour la Wallonie.
S’ils disposent d’un compteur communicant, la fonction communicante est activée, les utilisateurs du réseau pourront participer au partage d’énergie. Grâce au compteur et aux courbes quart horaires relevées de chaque participant, le GRD pourra calculer la part d’énergie partagée aux consommateurs, et la part commercialisée par les fournisseurs.
Des prix dynamiques seront accessibles grâce aux nouvelles offres des fournisseurs. Celui-ci connaîtra votre consommation quart horaire et établira une facturation réelle en utilisant les prix dynamiques du marché SPOT.
Mieux connaître le réseau
Les GRD insistent que la pose d’un compteur communicant va dans le sens de l’intérêt collectif. La communication de données de prélèvement et d’injection permettra de mieux connaître le réseau, les contraintes techniques qui s’appliquent sur celui-ci. Avec l’utilisation croissante de pompes à chaleur, de panneaux photovoltaïques et de voitures électriques, on pourra mieux cerner les besoins présents et anticiper des travaux de renforcement du réseau. L’arrivée de nouvelles plages tarifaires qui encouragent l’utilisateur à modifier son comportement n’est possible que grâce à ceux-ci. D’autres méthodologies tarifaires pourront être développées, comme on a pu le voir en Flandre où le consommateur doit veiller à minimiser davantage les pics de puissance qu’il occasionne sur le réseau, que ses volumes qu’il prélève.
La fin du compteur qui tourne à l’envers
En Wallonie (la seule région où le principe de compensation est encore maintenu), les installations photovoltaïques de moins de 10 kVA mises en service avant le 31 décembre 2023 peuvent bénéficier du mécanisme de compensation jusqu’au 31 décembre 2030, c’est-à-dire du compteur qui « tourne à l’envers ».
Pour les prosumers concernés, l’installation d’un compteur communicant n’entraîne pas la fin de ce principe, à condition de le conserver. Le gestionnaire de réseau peut alors continuer à appliquer une compensation numérique.
Cependant, le compteur communicant (dit double flux) permet surtout de mesurer précisément la quantité d’électricité prélevée sur le réseau et celle injectée par le prosumer.
Cela permet de calculer plus justement les frais de réseau liés au prélèvement (en €/kWh), plutôt que de les estimer forfaitairement via le tarif capacitaire (en €/kVA basé sur la puissance de l’onduleur). Ce système vise à réduire l’impact de ce dernier et à faire en sorte que chaque prosumer contribue équitablement aux coûts du réseau selon sa consommation réelle.
Le bon moment pour changer le compteur en cas de compensation
Le mois de votre relevé annuel reste le meilleur moment pour prévoir de remplacer votre compteur par un nouveau, tout en conservant la compensation. Grâce à cela, l’injection réalisée sur le réseau durant l’année ne sera pas perdue.