Entre sécurité d’approvisionnement pour l'hiver et risques de congestion du réseau, ENTSOG anticipe différents scénarios pour les réserves de gaz en Europe.
ENTSOG, le réseau européen des gestionnaires du réseau de transport de gaz, a étudié l’approvisionnement en gaz pour l’hiver à venir. En particulier, dans le cadre d’une dépendance décroissante au gaz russe et de la disponibilité de gaz naturel liquide.
Le gaz naturel utilisé en Europe y était historiquement acheminé via des pipelines, dans lequel le gaz circule sous pression à l’état gazeux. Afin de pouvoir répondre à des demandes exceptionnellement élevées, il peut être stocké localement.
Depuis la décision de réduire la dépendance au gaz russe en 2022, une part plus importante de l’approvisionnement (40%) se fait sous forme de gaz liquéfié. Celui-ci permet d’étendre les importations au-delà des réseaux gaziers existants, mais implique des dépenses énergétiques supplémentaires, notamment pour la liquéfaction et regazéification.
L’Union européenne impose à ses membres de remplir ses réserves de gaz à 90% dans la période du 1er octobre au 1er décembre. Actuellement, ces réserves sont pleines à 82%, environ.
Différents scénarios pour l’hiver
Dans le scénario de référence considéré par ENTSOG, le réseau européen permet de répondre à la demande tout en maintenant des réserves de stockage à plus de 30%. Ceci est également le cas même si l’approvisionnement depuis la Russie venait à être fortement perturbé.
Dans le cas de fortes demandes, par exemple des périodes extrêmement froides, des mesures de contrôle de la demande devraient être activées, d’autant plus si l’approvisionnement en gaz liquéfié est bas. L’hiver se terminerait avec uniquement 10% des réserves de gaz.
ENTSOG a également mis en lumière des potentielles congestion dans le réseau dans les scénarios les plus défavorables (haute demande, réserves basses, approvisionnement perturbé) qui contraindraient la possibilité de délivrer du gaz de l’ouest à l’est de l’Europe.
L’Agence Européenne pour la Coopération des Régulateurs d’Energie (ACER) a pointé la vulnérabilité de l’Europe au prix variables du gaz naturel liquéfié. En réaction, l’accélération de la décarbonisation est préconisée.
Un déploiement massif d’énergies renouvelables, combinée à une électrification accrue (de processus industriels ou de génération de chaleur) permettra à l’Europe de combiner une résilience énergétique accrue à l’atteinte de ses objectifs climatiques.