Un projet local qui permet aux participants de se réapproprier l’énergie qu’ils produisent et consomment collectivement ? C’est la promesse du partage d’électricité.
Force est de constater que le marché de l’électricité est traditionnellement régi par les acteurs conventionnels de l’énergie, comme les fournisseurs ou gestionnaires de réseau. Pourtant, aujourd’hui, les citoyens peuvent aussi y prendre part grâce au partage d’électricité !
Mais de quoi s’agit-il ? Ce système permet à un groupe de personnes de se partager, entre elles, de l’électricité, produite à l’échelle locale et le plus souvent renouvelable. Une multitude d’acteurs peut y participer : les ménages, les copropriétés, les PME, les autorités publiques, etc.
Comment ça marche ?
Une personne disposant d’une installation photovoltaïque peut partager, avec un voisin ou commerce du coin, l’électricité qu’elle n’a pas auto-consommée.
C’est grâce aux compteurs intelligents que le partage est mis en place. Ils calculent toutes les 15 minutes l’électricité injectée, côté producteur, et l’allouent au consommateur, s’il y a du prélèvement durant le quart d’heure.
Le consommateur garde son contrat auprès de son fournisseur et a donc deux sources d’approvisionnement :
- L’électricité issue du partage, à un prix plus avantageux, convenu dans un contrat spécifique
- L’électricité du fournisseur, qui complète l’approvisionnement du partage.
Le saviez-vous ? Un ménage classique auto-consomme annuellement environ 30% de sa production photovoltaïque. Les 70% injectés dans le réseau peuvent donc être valorisés dans un partage.
Quelles configurations de partage existent ?
L’énergie étant une compétence régionale, chacune d’elle transpose la directive européenne suivant des spécificités propres. Les législations régionales sont d’application depuis 2021 en Flandre, 2022 en Wallonie et à Bruxelles.
Le tableau ci-dessous en résume les configurations et précise le nombre de projet effectifs en 2025. D’ailleurs, nous vous partageons également des success stories pour en savoir plus sur chaque configuration : partage au sein d’un même bâtiment, au sein d’une communauté d’énergie et de pair à pair.
Pour ce qui est du partage au sein d’un même bâtiment, l’électricité doit être d’origine renouvelable, et ce pour les trois régions. Il en va de même pour le partage entre 2 compteurs à Bruxelles et en Flandre.

A quel prix ?
Le prix de l’électricité partagée pour les consommateurs se divise en 3 composantes :
- Le prix de l’électricité locale est à définir entre les participants, il peut être gratuit.
- Les frais réseaux sont soit équivalents aux frais réseaux chez son fournisseur (Wallonie et Flandre), soit connaissent une réduction en fonction du périmètre du partage (Bruxelles)
- Les taxes fédérales sont équivalentes aux taxes appliquées au prix de l’électricité chez le fournisseur (ici, à titre indicatif).

Quels sont les avantages ?
Le partage d’électricité permet aux participants de s’impliquer dans un projet local de transition énergétique, qui fonctionne de manière démocratique et qui peut renforcer la cohésion sociale au sein d’un groupe.
Il garantit un prix stable de l’électricité dans le temps, puisqu’il n’est pas dépendant des conjonctures internationales.
En fonction du prix choisi pour l’électricité partagée, les consommateurs font des économies sur leurs factures individuelles d’énergie et les producteurs valorisent mieux leur injection.
Les participants développent des compétences et des connaissances sur l’énergie, adaptent leurs comportements de consommation et choisissent la provenance de l’électricité qu’ils consomment.
Et pour se lancer dans une activité de partage d’énergie, des services régionaux existent pour accompagner les porteurs de projet dans sa mise en place :