Partage d’électricité de pair à pair au Kouign Amann solaire

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Partager son électricité comment ça marche ? Suivez-nous dans la commune bruxelloise d’Ixelles, on vous explique tout !

A Ixelles, Christophe a équipé sa toiture de panneaux photovoltaïques, exposés Sud-Est. Peu présent en journée chez lui, il a cherché comment valoriser sa production d’électricité pour contribuer positivement à la vie de son quartier. À quelques pas de chez lui seulement, Anna a ouvert la pâtisserie « Hermine ». Consciente des enjeux énergétiques, celle-ci œuvre pour un usage raisonné de l’électricité dans son commerce : les espaces au sein des frigos sont optimisés, et le four n’est pas mis en marche pour quelques madeleines seulement.  

Grâce au partage d’électricité de pair à pair, la pâtisserie peut cuir ses fournées avec une partie d’électricité locale et renouvelable, provenant des panneaux de Christophe ! En juillet, c’est 26,5% de la consommation totale de la pâtisserie qui provenait des panneaux photovoltaïques de son voisin !

« La pâtisserie Hermine c’est vraiment un commerce de quartier. Le projet de partage d’électricité renforce l’esprit d’entraide entre voisins » se réjouit Anna.  

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Motivations

En 2022, Christophe installe 9 panneaux photovoltaïques sur la toiture de sa maison. Or, ce journaliste consomme peu en journée, lorsque ses panneaux produisent de l’électricité. Bien que son installation alimente un ballon d’eau chaude et la batterie de son vélo électrique, il se retrouve souvent à injecter une grande quantité d’électricité non autoconsommée dans le réseau. Ce n’est pas toujours facile d’adapter sa consommation d’électricité aux moments où les panneaux produisent : le partage d’énergie apporte une solution à cela.

« Avec la hausse des prix de l’énergie, nous craignions que les commerces de proximité ne puissent plus suivre.  Cela nous semblait beaucoup plus rentable d’un point de vue socioéconomique de mettre en place un système de partage d’énergie : au lieu d’être revendu à un fournisseur, le surplus d’électricité sert à alimenter les frigos et les fours de la pâtisserie » explique Christophe.  

Le secteur de l’énergie leur a toujours paru étranger et inconnu. « Avec le partage, on se réapproprie la question de la production d’électricité. On a l’impression de devenir des acteurs à une échelle très locale » poursuit Christophe.  

Quelles démarches pour mettre en place le partage de pair à pair en Région bruxelloise ?

Après avoir pris connaissance du périmètre réseau dans lequel ils se situaient et déjà équipés de compteurs intelligents, ils ont simplement eu à signer une convention de partage d’électricité entre eux, dont un modèle est mis à disposition par le Facilitateur régional, et introduire un formulaire de déclaration de partage auprès de Sibelga.

Selon Christophe, « il y a certes des aspects techniques à comprendre au fil du projet, mais rien d’insurmontable, surtout avec l’aide du facilitateur partage et communauté d’énergie ».

Les économies de la pâtisserie

Le prix de l’électricité partagée se divise en trois parties.

La partie « Energie locale », fixée à 5 centimes €/kWh, d’un commun accord entre Christophe et Anna.

A Bruxelles, les frais de réseau dépendent du périmètre électrique du partage. Christophe et Anna sont situés sous une même cabine basse tension (périmètre de type B) – dans ce type de périmètre, les frais de réseau bénéficient d’une réduction et s’élèvent à 6,11 centimes € /kWh (HTVA).  

Les taxes fédérales, identiques à celles payées pour l’électricité achetée auprès d’un fournisseur, représentent 4,94 centimes €/kWh (HTVA).

Ainsi, Anna paie son électricité partagée à 16,05 centimes €/kWh (HTVA), une réduction de 45% par rapport au prix moyen des fournisseurs à Bruxelles, en juillet 2024.

Retour d’expérience

Anna et Christophe encouragent vivement à entreprendre une telle initiative. Avec ce projet de partage, Christophe ne cherche pas à maximiser ses profits, mais à ajouter une dimension sociale et conviviale à l’utilisation de son surplus d’électricité. Forte des retombées positives de cette expérience, Anna espère maintenant voir naître une communauté d’énergie à l’échelle du quartier. Une école et une salle d’escalade voisines sont déjà équipées de panneaux solaires, et d’autres petits commerces ou résidents, à l’image de la pâtisserie d’Anna, pourraient également bénéficier de cette électricité locale et renouvelable, renforçant ainsi les liens entre les habitants tout en contribuant à un avenir plus durable.

Cette initiative pourrait bien marquer le début d’une nouvelle ère pour leur quartier, où l’énergie verte devient un vecteur de solidarité, de développement communautaire (et même de gourmandise quand on sait qu’Anna paye ses factures d’électricité en pâtisserie…) !

Découvrez le projet à travers le partage d’expérience d’Anna et Christophe dans cette vidéo.

Et pour en savoir plus sur le partage d’électricité au sein d’une communauté d’énergie, c’est par ici ! Mais n’oublions aussi celui au sein d’un même bâtiment, sur ce lien.