Data centers en Belgique : un défi pour la consommation d’énergie

data centers Belgique

Avec l’évolution de l’intelligence artificielle et la digitalisation accrue de certains services et usages, la demande en électricité des data centers risque de s’intensifier, y compris en Belgique.

3,2 TWh, c’est ce qu’ont consommé les data centers en Belgique en 2024, soit 4 % de la consommation totale d’électricité du pays. Une demande deux fois plus grande que la moyenne européenne, qui s’élève à environ 2 %. C’est le constat partagé par le Boston Consulting Group dans un rapport faisant état des possibles conséquences, sur le système énergétique belge, de la multiplication des data centers et de leurs besoins en énergie.

Quand on pense aux data centers, on pourrait penser qu’ils ne sont utilisés que dans le cadre du développement de l’intelligence artificielle, et pourtant, dans nos sociétés modernes, ils sont devenus bien plus que ça. Beaucoup de nos données s’y trouvent, qu’il s’agisse d’informations personnelles d’identification (médicales, bancaires, administratives) ou à plus grande échelle (contenu disponible sur internet, données gouvernementales, etc.).

Devant stocker et gérer toujours plus d’informations, ils deviennent de plus en plus énergivores avec le temps. À tel point que leur consommation d’électricité pourrait entrer en concurrence avec des besoins prioritaires, ces data centers devenant dès lors, eux aussi, essentiels dans un monde où, ou presque, est automatiquement digitalisé, informatisé, numérisé.

Dans les 10 années à venir, la consommation des data centers en Belgique pourrait bien tripler et atteindre 15,5 TWh par an. Et si les projets annoncés de déploiement se concrétisent dans le futur, en parallèle d’une hausse de la demande liée au développement de l’IA et du cloud, le pays devrait dépasser la barre de 1 GW de capacité installée. En 2050, cette même capacité pourrait être supérieure à 4 GW.

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Évolution prédictive de la consommation d’électricité dédiée aux data centers. Source : Boston Consulting Group

Bien que plusieurs hypothèses et cas de figure soient abordés dans le rapport, l’évolution de cette capacité sera influencée par des facteurs comme les progrès technologiques pour rendre les data centers plus efficaces et qui permettraient de décroître la demande : amélioration de la gestion de données, développement de systèmes de refroidissement pour optimiser la consommation énergétique, réduction d’unités de calcul par tâche, etc.

À contrario, afin de ne pas faire exploser la demande, il faudra, entre autres, surveiller l’évolution exponentielle de la taille et de la complexité des modèles d’IA, de la multiplication d’appareils connectés à l’internet des objets (IoT), etc.

Le rapport du Boston Consulting Group est à découvrir ici.