Voici la carte des énergies les moins chères dans le monde

Selon la nouvelle analyse de l’agence BloombergNEF, l’éolien et le photovoltaïque sont désormais les plus compétitifs en Californie, en Chine et une partie de l’Europe. Les énergies renouvelables seront les moins chères partout dans le monde d’ici 2030.

 

Tous les 6 mois, l’agence BloombergNEF met à jour son analyse des coûts actualisés de l’énergie, véritable référence internationale pour suivre l’évolution de la compétitivité des différentes technologies de production et de stockage de l’énergie – hors subvention.

Ces coûts actualisés (en anglais : Levelized Cost of Electricity – LCOE) analysent le rapport entre, d’une part, l’investissement et les coûts opérationnels (pour construire et assurer la maintenance d’une centrale au gaz ou un parc éolien, par exemples) et, d’autre part, l’énergie produite sur toute la durée de vie de l’installation.

Dans sa dernière édition (second semestre 2019), le rapport BloombergNEF montre que les nouvelles installations de production éolienne et photovoltaïque ont désormais atteint la parité avec les prix de l’électricité « classique » en Californie et dans une partie de l’Europe (on parle de « parité réseau »). En Chine, le coût de l’éolien et du solaire se trouve même en dessous du prix moyen réglementé pour la production d’électricité à partir du charbon, qui sert de prix de référence dans ce pays.

Au niveau international, les coûts de production d’énergies renouvelables ne cessent de baisser depuis plusieurs années et l’éolien onshore atteint désormais 47$/MWh et le photovoltaïque 51$/MWh.

Il s’agit d’une étape importante dans la transition énergétique en cours.

 

Un processus en 3 étapes

 

Tifenn Brandily, auteur du rapport, explique :

« C’est un processus en trois étapes. Au cours de la première phase, les nouvelles centrales solaires et éoliennes sont meilleur marché que les nouvelles centrales au charbon et au gaz sur la base du coût de l’énergie.

Dans la deuxième phase, les énergies renouvelables atteignent la parité avec les prix de l’électricité.

En phase trois, elles deviennent même moins chères que de faire fonctionner des centrales thermiques existantes.

Notre analyse montre que la première phase a maintenant été franchie pour les deux tiers de la population mondiale. La phase deux a débuté avec la Californie, la Chine et certaines régions d’Europe. Nous prévoyons que la phase trois sera achevée à l’échelle mondiale d’ici 2030. « 

D’ici à peine 10 ans, les centrales thermiques existantes – gaz, charbon – deviendront donc plus coûteuses que les énergies renouvelables. Selon BloombergNEF, ces centrales seront progressivement reléguées dans un rôle d’équilibrage du réseau (balancing) quand le soleil ne brille pas ou que le vent ne souffle pas.

Pour l’heure, voici la carte des sources d’énergie les moins chères fin 2019 dans chaque pays. En Belgique, c’est l’éolien offshore qui se distingue.

L’analyse de BloombergNEF rejoint ainsi les conclusions d’un récent rapport de IRENA, qui démontre que le photovoltaïque et l’éolien onshore sont désormais plus compétitifs que les énergies fossiles pour produire de l’électricité, même sans soutien financier (lire notre article Le photovoltaïque toujours plus compétitif).