Paradoxalement, les mesures de quarantaine ont des effets bénéfiques sur la santé publique. La chute de la pollution, en Chine et en Europe, permet d’épargner des milliers de vies. Un système énergétique 100% renouvelables aussi.
Cette image de la NASA a beaucoup circulé ces derniers temps : elle montre la chute des polluants atmosphériques en Chine, en février 2020, suite à l’arrêt de la production industrielle et de la circulation automobile.
Les experts estiment que les émissions de dioxyde d’azote (NO2) ont diminué de 10 % à 30 % et les émissions de CO2 de 25% en Chine au cours de la quarantaine.
Selon une étude, cette chute de la pollution aura permis de sauver 77.000 vies en Chine, soit bien plus que le nombre de décès causés par le coronavirus (lire également cet interview du Nouvel Obs : « En Chine, la baisse de la pollution va épargner plus de vies humaines que le virus en aura coûté »).
Des effets bénéfiques sur la qualité de l’air – et donc la santé – sont également constatés en Italie et probablement bientôt dans toute l’Europe (lire cet article de France Inter).
Cet arrêt forcé de l’activité économique et du trafic routier, bien que non souhaitable en soi, rend soudainement visible et concret pour les citoyens et le politique les effets positifs d’une dépollution et décarbonation de nos sociétés.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), 4,2 millions de personnes meurent prématurément chaque année en raison de la pollution de l’air, causée principalement par l’utilisation des combustibles fossiles. Ce chiffre pourrait même atteindre 6 millions d’ici 2050 si rien n’est fait pour réduire cette pollution atmosphérique.
S’ajoute à cela le fait que selon une étude récente la pollution de l’air aurait elle-même contribué à la propagation du virus et expliquerait la voracité de l’épidémie en Lombardie, Région connue pour sa très mauvaise qualité de l’air (lire cette analyse de la RTBF).
Lorsque les mesures de quarantaine seront levées, les usines et le trafic routier vont reprendre leurs activités et émissions de polluants, comme on le constate déjà en Chine. La seule manière d’inverser cette tendance consiste à abandonner les sources d’énergies fossiles – pétrole, gaz, charbon – et de les remplacer par des sources renouvelables – éolien, solaire, …
La transition vers un système énergétique 100% renouvelables permettra alors de faire chuter fortement cette pollution.
Les renouvelables, c’est bon pour la santé
Une équipe de chercheurs a récemment démontré les effets positifs de la transition énergétique sur la santé.
« La transition vers les énergies renouvelables pourrait réduire d’ici 2050 jusqu’à 80% les impacts de la pollution de l’air sur la santé », affirme ainsi une étude récente du Postdam Institute for Climate Impact Research (PIK), publiée dans la revue Nature Communications (lire notre article Les énergies renouvelables, c’est bon aussi pour la santé).
Le développement massif des transports en commun, combiné à la mobilité électrique, permettra également de réduire le trafic routier polluant (lire notre dossier Pourquoi la voiture électrique ne résoudra pas notre mobilité …mais jouera un rôle déterminant).
Une opinion publique mieux consciente des bénéfices d’un air plus sain, voilà qui pourrait également accélérer la stratégie européenne vers une société Zéro carbone.