La Région bruxelloise s’est dotée d’une étude en vue d’affiner sa stratégie climatique selon les spécificités bruxelloises. Elle a réuni un Forum bas carbone pour en débattre avec les acteurs et la société civile. Compte-rendu.
Depuis l’Accord de Paris (2016), le monde entier s’affaire et montre sa détermination à répondre aux objectifs climatiques. Si la lutte contre le réchauffement climatique s’organise à tous les niveaux… Qu’en est-il de la Région de Bruxelles-Capitale ?
Une étude, un outil, des scénarios
La Région bruxelloise a commandé une étude visant à identifier les trajectoires vers une économie faible en carbone à l’horizon 2050, en tenant compte des implications techniques et économiques que cela comporte.
Elle a présenté cette étude lors d’un Forum bas carbone le 22 juin 2018.
L’idée consiste à s’équiper d’un outil qui permettrait d’élaborer une stratégie bas carbone adaptée à la réalité bruxelloise, et ce afin de mesurer les impacts et les implications de chaque secteur concerné.
Et pour se rapprocher le plus de la réalité, l’étude – réalisé par Climact – a pris en compte des spécificités bruxelloises.
Quels sont les enjeux spécifiques ?
La Région bruxelloise comporte plusieurs caractéristiques :
- Densité très élevée de l’habitat
- Flux de navetteurs très important
- Activité économique tertiaire en croissance
- Faible présence de l’industrie et de l’agriculture
- Importantes émissions indirectes de CO2, liées à l’activité du territoire urbain (voir graphique ci-dessous).
Les émissions indirectes de CO2 ne sont pas produites sur le territoire mais sont bien causées par l’activité qui s’y passe. Par exemple, les émissions liées à la production hors du territoire de nourriture ou de matériaux, consommés ensuite à Bruxelles.
À cela s’ajoute le fait que la Région importe presque 100% de son énergie, ce qui implique qu’elle doit accroître son autonomie énergétique.
Scénarios envisagés
Sur base de cette étude, la Région bruxelloise a établi plusieurs scénarios à l’horizon 2050.
Le premier scénario – dit « de référence » – illustre l’évolution des émissions de gaz a effet de serre dans un fonctionnement régional habituel c’est-à-dire en considérant la poursuite des tendances actuelles dans les différents secteurs.
La flexibilité du modèle permet de définir d’autres scénarios contrastés. Ceux-ci s’inscrivent dans le contexte de l’engagement européen de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 80 à 95% en 2050 par rapport à leur niveau de 1990.
Ci-dessous le scénario de référence (ligne de pointillés rouges) selon un « business as usual ». Au vu de la trajectoire 2050 à atteindre (ligne jaune), il est urgent de repenser le fonctionnement de la Région.
Pour atteindre ces objectifs, il est nécessaire de combiner les changements de comportement avec une grande ambition politique. En outre, les différents secteurs concernés doivent revoir en profondeur la façon dont ils répondent aux besoins de la Région, notamment via une économie plus circulaire.
Un réel changement de paradigme culturel, sociétal et de gouvernance, impliquant une importante participation citoyenne, s’avère nécessaire.
Une vision partagée et une dynamique collective constituent un des leviers incontournables pour une transition bas carbone réussie.
La Région a donc convoqué fin juin 2018 un Forum Bas carbone qui réunissait non seulement les acteurs des secteurs Energie-Climat mais également des citoyens concernés par ces enjeux (vous en trouvez les documents et comptes-rendus ici).
La dynamique est donc lancée et se poursuivra à court, moyen et long termes.