Le professeur Ernst (photo ci-contre) propose une taxonomie des modèles énergétiques qui rencontre un vif succès. Les 11 modèles proposés accordent une place à tous les acteurs, y compris les citoyens, et nous interpellent : Que voulons-nous faire de notre avenir énergétique ?
Le monde de l’énergie change et doit changer. C’est crier avec les loups que de le dire, mais nous sommes encore nombreux à ne pas avoir suffisamment conscience de ce que cela peut signifier.
Le très médiatique Damien Ernst (ULg) faisait, début 2017, la proposition d’une taxonomie des modèles énergétiques possibles, baptisée « Uber Like Models for Electrical Industry » et téléchargeable ici.
Cette classification scientifique tombait à point nommé pour que les esprits créatifs puissent partager leurs avancées avec d’autres, en laissant les levées de boucliers aux lobby et aux mauvaises volontés.
Vif intérêt parmi les experts
La présentation du Pr Ernst a rencontré un succès immédiat au sein du secteur énergétique belge : 10.000 téléchargements en 1 an, confirmant ainsi le vide que cette proposition vient combler.
L’intérêt est tel que, le 10 octobre dernier, le Cluster TWEED et l’Université de Liège s’associait pour animer un groupe de travail, dont l’objectif était de parcourir en la présence de Damien Ernst les futurs modèles du réseau électrique (microgrids, E-Mobilité, stockage, …), et de susciter les débats sur ces derniers entre experts du secteur (lire le feedback de l’événement).
11 modèles, favorables aux petits acteurs décentralisés
Cette nouvelle taxonomie propose 11 modèles différents, repris sur cette illustration :
Technologiquement réalistes aujourd’hui, ces modèles posent la question de leurs faisabilités économiques et sociales et de leurs durabilités. Un constat s’impose : la plupart de ces modèles permettent de donner une place à tous les acteurs, y compris les citoyens.
En outre, cette taxonomie illustre objectivement la fin des monopoles :
- qu’ils soient officiels : via les marchés régulés de la distribution et du transport,
- ou moins officiels : via la proéminence d’acteurs traditionnels de fourniture d’énergie et la proéminence historique de producteurs d’énergie conventionnelle.
Dans certains modèles, il n’y a pas de place (ou très peu) pour les acteurs historiques. Aussi puissants soient-ils, ils devront laisser la place aux petits acteurs décentralisés. Car c’est bien ces derniers qui permettront de valoriser au mieux le potentiel renouvelable de la Belgique.
Une panoplie de solutions
Cette taxonomie démontre, une fois de plus, que la question n’est pas de savoir ce que nous savons faire en matière de transition énergétique, mais bien ce que nous voulons faire de notre avenir énergétique. Et une panoplie de solutions s’offre à nous. Saisissons-les, en faisant appels à tous les acteurs, citoyens inclus !