Le prix du pellet est aujourd’hui dissuasif, tandis que les installateurs de poêle à buches sont complets jusqu’au printemps. En attendant une éclaircie, envisagez de produire votre eau chaude à l’électricité solaire.
Triste réalité : le prix du pellet a plus que doublé en un an (11,4 € pour un sac de 15 kg en octobre 2022, contre environ 5€ un an plus tôt), et frôle désormais les prix du gaz et du mazout – voir graphique ci-dessous.
Le prix du bois-buche a également beaucoup augmenté (140€ la stère aujourd’hui) mais reste l’énergie la moins chère pour les ménages.
Voici un petit état des lieux et quelques conseils.
Demande élevée, offre basse
“Depuis septembre 2021, les prix du pellet et du bois-bûches ont connu une augmentation ininterrompue,” explique Pierre-Louis Bombeck, Chef de projet Bois-énergie et Chimie du bois chez Valbiom et auteur d’une analyse sur l’évolution des prix des combustibles bois.
“Cette variabilité des prix historique est due à divers facteurs, qui, cumulés, favorisent une demande forte et une offre basse, tirant les prix vers le haut. La baisse de prix saisonnière d’été ne s’est pas produite et, pour le pellet, le prix s’est stabilisé pour la première fois en novembre 2022, ce qui semble indiquer que le maximum a été atteint. Certains revendeurs retrouvent même du stock supérieur à leurs prévisions. La majorité des utilisateurs ont fait du stock mais la production peine toujours à suivre”, résume-t-il.
En effet, la production de pellets en Wallonie est une sous-activité des grandes scieries de résineux, qui valorisent ainsi leur sciure. Or ces entreprises ont connu en 2021-2022 une baisse de leur carnet de commande de bois scié (pour la construction, la fabrication de meubles, …). Elles ont moins tourné et donc moins produit de sciure.
En ce qui concerne le bois-buche, l’exploitation forestière a également tourné au ralenti, en raison d’une météo humide et d’un manque de main d’oeuvre qualifiée dans le secteur. Or la météo humide a suscité une demande plus élevée et plus longue que d’habitude, réduisant rapidement le stock et tirant le prix à la hausse. Cette augmentation a encore été accentuée par la hausse des prix des arbres sur pieds, surtout concernant les feuillus, et qui s’est répercutée sur les sous-produits (branches et houppiers) dont on peut faire aussi du bois de chauffage.
Et il n’est pas possible de faire appel aux importations pour couvrir la demande. En effet, le contexte est identique dans toute l’Europe et l’approvisionnement en combustibles bois est perturbé par l’arrêt des importations en provenance de Russie, Biélorussie et Ukraine et par la hausse des prix du carburant pour le transport.
Autre incidence : la forte hausse du prix du pellet a incité les ménages à se reporter sur l’acquisition de poêle à buches. Si bien que les installateurs belges ont leur carnet de commande rempli jusqu’au printemps 2023.
On retrouve ici aussi une production qui peine à suivre la demande. Il n’y a pas, en Wallonie, de producteurs de buche avec séchage artificiel, technique qui raccourcit le temps de séchage à quelques jours au lieu de deux années à l’air libre.
Le contexte économique incite donc à la patience et à attendre l’été 2023 pour refaire les comptes. D’ici là, les producteurs de combustibles bois auront peut-être augmenté leurs productions, ce qui permettrait de diminuer les prix.
Dans l’immédiat, vous pouvez cependant agir sur deux leviers : isoler votre logement et produire votre eau chaude à l’électricité solaire.
Une eau chaude solaire
Si vous chauffez votre logement au gaz ou au mazout, ne sous-estimez pas votre consommation d’été pour chauffer votre eau sanitaire. Cela peut en effet représenter une part non négligeable de votre facture.
Il est donc conseillé de découpler votre production de chauffage et d’eau chaude sanitaire.
Si vous équipez votre toiture d’une installation photovoltaïque standard (environ 5.000€ pour 3,5 kWc), vous pourrez non seulement couvrir une partie de votre consommation d’électricité mais aussi chauffer votre eau sanitaire dans un boiler électrique (environ 300€), équipé d’une simple minuterie pour l’actionner durant les pics de productions solaires.
Vous vous assurez ainsi une eau chaude à un prix stable et ensoleillée durant 25 ans.
Lire également notre analyse : Eau chaude sanitaire : quelle technologie solaire choisir ?