L'hiver 2024-2025 devrait être serein en termes d'approvisionnement et de prix en électricité.
A l’heure où l’Allemagne vient de débrancher ses dernières centrales nucléaires et que d’aucuns s’inquiètent de sa capacité à assumer de manière durable (et surtout décarbonée) les déficits qui vont ainsi être (peut-être-sans doute) constatés dans son sourcing énergétique, en Belgique, notre sécurité d’approvisionnement ne devrait pas nous couter plus cher, car les nouvelles sont rassurantes. Doublement.
Effectivement, les prévisions pessimistes, réalisées dans le cadre du mécanisme de rémunération d’unités de réserve (CRM) il y a deux ans ne devraient pas se confirmer. En 2021, Elia avait estimé qu’il pourrait manquer jusqu’à 500MW d’électricité au réseau belge pour passer l’hiver 2024-2025 de manière sereine. Dans le cadre du plan hiver (en juillet 2022), la ministre de l’Energie, Tinne Van der Straeten avait alors demandé à Elia de préparer une enchère spécifique pour répondre à cet éventuel besoin supplémentaire, en pointe de consommation, par rapport au sourcing habituel. Cette mini-enchère supplémentaire était toutefois conditionnée aux résultats d’une étude concernant la demande et la flexibilité de l’offre menée par Elia et dont les résultats viennent d’arriver sur la table du Gouvernement.
On souffle, et pas que sur les éoliennes…
Ces résultats sont donc désormais connus et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils sont rassurants : Elia vient en effet de confirmer au gouvernement De Croo qu’elle n’aura pas à prévoir d’enchères pour l’approvisionnement 2024-2025 et que les variations de prix qui ont été importantes ces derniers mois ne devraient plus atteindre pareilles ampleurs. Mieux, ils envisagent même une marge de 100MW dans le meilleur des scénarii. Les lumières ne s’éteindront que pour de bonnes raisons d’économie !
Qu’est-ce qui explique cette différence ?
Ici aussi, bonne nouvelle, on constate une réduction de la consommation, et des besoins. Et l’idéal est que cela continue ainsi. En outre, on sait que plusieurs petites unités thermiques se sont développées, chez nous, en sus de la capacité de production accrue de la centrale de Coo notamment mais aussi d’un meilleur taux de disponibilité attendu des centrales tant thermiques que…nucléaires. Enfin, chaque jour, la capacité de production renouvelable s’accroit en Belgique, tant au travers de l’éolien onshore et offshore qu’avec le photovoltaïque. Ces deux sources atteignant de manière combinée, de plus en plus régulièrement, une production équivalant à plus de la moitié des besoins nationaux. Reste à espérer que cette constante se poursuive et surtout que les besoins diminuent… car Elia l’annonce déjà, rien ne dit que l’hiver suivant sera aussi serein. Son étude attendue pour le mois de juin devrait nous aider à y voir plus clair.