Opticube : De l’eau chaude solaire à moindre frais

La PME wallonne SunOptimo propose depuis peu une formule inédite : l’Opticube, un kit solaire thermique pré-monté. Ce concept concurrentiel pourrait ranimer la filière.

Ingvar Kamprad, fondateur d’Ikea, n’aurait pas renié le concept. Un système solaire thermique complet, pré-monté en conteneur, accompagné d’un kit d’installation (structures, rails, capteurs, connexions, etc.) et d’un plan de montage illustré à la manière de la célèbre marque suédoise. De quoi permettre à trois hommes – un tant soit peu habiles de leurs doigts – de rendre le système opérationnel en moins de trois jours. 

Tel est le pari de l’Opticube, développé par la PME wallonne SunOptimo et dont la première installation témoin a été inaugurée en février dernier au Centre d’accueil pour handicapés Mistral, près de Huy (voir photos).

La formule tombe à pic alors que le marché des grands systèmes solaires thermiques  a du mal à se hisser à la hauteur de son potentiel objectif. En particulier du côté des entreprises et collectivités.

Car si le principe solaire thermique est simple (et même rudimentaire), sa mise en œuvre s’avère souvent compliquée et laborieuse : installations complexes et intrusives, choix techniques pas toujours des plus heureux, mises en place qui parfois confinent au bricolage, défaillances multiples, maintenance hasardeuse,… D’où des coûts d’installation relativement élevés.

Mise en œuvre simplifiée

Avec l’Opticube, le solaire thermique gagne indéniablement en intérêt. Tout ce qui fait la complexité de l’installation est pensé et intégré à l’origine et fait appel aux solutions techniques les plus éprouvées du moment – comme la technologie drainback, une auto-vidange en cas d’arrêt pour éviter les problèmes de surchauffe.

L’ensemble est dimensionné sur mesure pour des besoins énergétiques annuels de production d’eau chaude qui peuvent aller de 15 MWh à 15 GWh. Le tout est pré-monté en usine et logé dans un conteneur de quelques m3 déposé avec les capteurs chez le client. Celui-ci n’a qu’à prévoir et préparer la surface au sol nécessaire et assurer le montage du mécano solaire. En quelques jours, l’unité est raccordée sur le système d’eau chaude du client et devient opérationnelle. D’où d’importants gains de main d’œuvre et une maintenance simplifiée (contrôle de l’installation à distance).


Installation témoin au centre Mistral près de Huy. Pré-monté en usine, l’Opticube permet une installation rapide et une maintenance simplifiée.

Un coût de revient concurrentiel sur 30 ans

Or il faut savoir que le coût du matériel solaire proprement dit, soit l’ensemble de ses composants essentiels, représente moins de la moitié du coût total d’une installation classique. Le solde est englouti dans les diverses interventions techniques généralement confiées aux installateurs : placement des capteurs sur le toit, installation des organes composants hydrauliques solaires en chaufferie, raccordement du champ de capteurs à la chaufferie dans les entrailles du bâtiment.… Une intervention chronophage qui mobilise pendant plusieurs jours une main d’œuvre qualifiée.

Pour la clientèle visée par l’Opticube – hôtels, centres de vacances, appartements, hôpitaux, logements collectifs, piscines, etc. – la formule s’avère plus simple et moins onéreuse : de l’ordre de 25 €/MWh hors primes, selon SunOptimo. A titre de comparaison, la production d’eau chaude avec du gaz naturel, du fuel ou de l’électricité revient à plus de 100 €/MWh et reste tributaire de la volatilité des prix de ces énergies.

Pour l’installation témoin (79,5 m² de capteurs), le coût global s’élevait à 73.000 euros, soit un prix unitaire de 900 €/m². Un investissement unitaire du même ordre de grandeur qu’un grand système solaire thermique classique (700 à 1000 €/m2), mais dont 60% pourraient être couverts par des primes Soltherm – moyennant un aménagement du système actuel – ou par les primes Ureba (30%).

Productivité fiable

Fabriqué en atelier, Opticube garantit un montage et une régulation fidèle à l’optimum de productivité calculé. Il vise  à couvrir 70% des besoins de chaleur pour la production d’eau chaude sanitaire d’une trentaine de résidents.

La durée de vie d’un tel système étant estimée à une trentaine d’année en moyenne, l’installation peut en outre parfaitement s’adapter à l’évolution des besoins du client.  En cas de déménagement ou de faillite, il suffit de démonter le tout et d’aller le remonter ailleurs. Ce qui aura de quoi rassurer un tiers investisseur.