Observatoire belge des énergies renouvelables

En Belgique, la part des énergies renouvelables dans la consommation finale brut double tous les 5 ans. La Wallonie présente le taux de pénétration le plus élevé (10,8% en 2014), suivie par la Flandre (5,7%) et Bruxelles (2,3%).

L’APERe a réalisé une mise à jour de son Observatoire des énergies renouvelables. Cet Observatoire dresse le bilan statistique belge à partir des données des bilans régionaux officiels édités par le SPW-DGO4 pour la Wallonie, Bruxelles Environnement et le VITO pour la Flandre. Pour les données plus récentes, celles-ci n’étant pas encore validées officiellement, l’APERe fait des estimations sur base de sources reconnues pour leur fiabilité dont elle fait mention.

Voici les évolutions des énergies renouvelables constatées en Belgique ces dix dernières années.

La part des énergies renouvelables


Fig. Part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute par Région en Belgique.
Sources : Données de 2005 à 2014 : bilans régionaux (SPW DGO4, Bruxelles-Environnement, VITO) et Eurostat pour la Belgique.- Objectif 20 : Estimation sur base de l’accord Burden sharing, décembre2015.

La figure ci-dessus présente la progression de la part des énergies renouvelables (ER) dans la consommation finale brute (CFB) de la Belgique fédérale et celle des trois Régions. L’indicateur de la consommation finale brute est défini par la Directive 2009/28. Les données pour la Belgique intègrent les productions énergétiques renouvelables des trois Régions et les productions électriques récoltées en mer du Nord (parcs éoliens offshore).

Depuis 2005, la part des énergies renouvelables (ER) dans la consommation finale brute (CFB) en Belgique augmente d’année en année avec un index de croissance de 10 à 15%. En d’autres termes, la part des ER dans la CFB double par période de 5 ans. Elle a atteint 8% en 2014. Alors qu’entre 1990 et 2000, elle était négligeable, de l’ordre de 1%.

Les Régions présentent toutes une augmentation, mais c’est la Wallonie qui présente le taux de pénétration le plus élevé. En 2014, la Wallonie ouvre la marche avec un taux de 10,8% (objectif 2020 : 13%), la Flandre atteint 5,7% (objectif 2020 : 10,5%) et Bruxelles 2,3% (objectif 2020 : 3,8%).

En 2014, la part des renouvelables dans la consommation finale brute belge a atteint 8,0%. Pour rappel, la directive européenne dite 20-20-20 impose à la Belgique d’atteindre 13% en 2020. Cet objectif est réparti entre les trois Régions selon l’accord « Burden sharing » de décembre 2015.

Des objectifs à l’échéance 2030 sont attendus. L’Union de l’Energie et du Climat de la Commission européenne se fixe un objectif européen de 27 % d’ER dans la CFB pour 2030. La Belgique, par le biais de ses Régions, doit y contribuer.

A l’échéance 2050, l’Europe s’engage dans un système énergétique sûr, compétitif et décarbonné. La part des ER dans la CFB serait de 40 à 62% selon les différents scenarios de sa feuille de route de 2011.

Production belge d’énergies renouvelables par usage final


Fig. Evolution 2005-2014 des énergies renouvelables en Belgique par usage final : chaleur, électricité, transport.
Données normalisées selon la Directive 2009/28 extraites des bilans régionaux DGO4 (Wallonie), Bruxelles -Environnement, VITO (Flandres).

La figure ci-dessus présente l’évolution de la production renouvelable par usage : chaleur (principalement sous la forme de combustible), électricité et transport (principalement sous la forme de carburant) en Belgique. En 10 ans, la production renouvelable a quasi triplé, passant de 11.9 TWh en 2005 à 31.2 TWh en 2014. Cette croissance résulte d’une forte augmentation de la production d’électricité, de l’apparition des biocarburants dans le transport et d’une légère augmentation de la chaleur renouvelable.

En 2014, un peu moins de la moitié de la production renouvelable a été utilisée à des fins de chaleur (14.5 TWh), 39% à des usages électriques (12.3 TWh) et le reste (14%) sous forme de carburant à des fins de transport (4.4 TWh).

La légère baisse de production constatée en 2014 par rapport à 2013 résulte d’une diminution sensible du recours à la biomasse pour la production électrique et pour la production de chaleur.

Electricité renouvelable (E-SER)


Fig. Evolution 2005-2015 de l’électricité renouvelable (E-SER) par filière en Belgique.

Graphe APERe sur base des données extraites des bilans régionaux DGO4 (Wallonie), Bruxelles -Environnement, VITO (Flandres). *Données estimées par l’APERe.

La figure ci-dessus présente l’évolution de la production d’électricité d’origine renouvelable en Belgique par filière : éolien (onshore et offshore), solaire photovoltaïque, hydroélectricité, biomasse (y compris la part renouvelable de l’incinération des déchets).

La production annuelle d’électricité d’origine renouvelable (E-SER) a été de 13,4 TWh en 2015. Depuis 2005, elle a augmenté chaque année en moyenne de 1 TWh. Elle est passée de 2,1 TWh à 13,4 TWh en 2015. Jusqu’en 2010, l’accroissement est dû principalement aux unités thermiques à partir de biomasse. Ces dernières années, l’accroissement est porté par le développement des parcs éoliens et la multiplication des installations solaires photovoltaïques.

En 2014, la Flandre a produit 51% de l’électricité renouvelable belge, la Wallonie 28%, l’éolien offshore 19% et la Région bruxelloise 1%.

Chaleur renouvelable (C-SER)


Fig. Evolution 2005-2014 de la chaleur d’origine renouvelable (C-SER) en Belgique par filière.
Graphe APERe sur base des données de production brute extraites des bilans régionaux – SPW DGO4 (Wallonie), Bruxelles -Environnement, VITO (Flandres).

La figure ci-dessus présente l’évolution de la production de chaleur d’origine renouvelable en Belgique par filière: Biomasse d’usage domestique; Biomasse à usage non domestique; Chauffe-eau solaire (CES) ; Pompe à chaleur (PAC) à des fins de chauffage et/ou de production d’eau chaude sanitaire (ECS); Géothermie.

La quantification de cette production respecte la méthodologie statistique officielle, mais elle est sujette à une grande marge d’erreur (production non monitorée avec précision, caractère décentralisé et grande sensibilité selon l’utilisateur).

Pour la biomasse, l’indicateur est le pouvoir calorifique inférieur (PCI) des combustibles biomasse. Pour les autres filières (CES, PAC et géothermie), c’est la chaleur brute fournie pour des applications de chauffage à basse température (<100°C).

La production de chaleur renouvelable a été de l’ordre de 14,5 TWh en 2014. Elle est issue principalement de la combustion de biomasse (96%). Les pompes à chaleur (PAC), les chauffe-eau solaires (CES) et la géothermie représentent ensemble 4%.

La biomasse domestique est constituée du bois de chauffage (bûches, pellets et plaquettes). Les usages non-domestiques de la biomasse sont industriels et principalement issus d’une valorisation de sous-produits agricoles et forestiers et des déchets organiques.

La variabilité de la production à partir de biomasse domestique est corrélée avec l’indicateur météorologique des degré-jour (DJ). Plus les besoins de chauffage sont importants, plus les ménages ayant un équipement de chauffage au bois ont tendance à consommer du bois.

En 2014, la Wallonie a produit 54% de la chaleur renouvelable belge, la Flandre 46%, et la Région bruxelloise 0,5%.

Transport renouvelable (T-SER)

Le transport renouvelable est essentiellement issu de la consommation de biocarburants par le transport routier. Les biocarburants sont incorporés dans les carburants fournis à la pompe sous la forme de bioéthanol dans l’essence et biodiesel dans le diesel. Le taux d’incorporation est de l’ordre de 5%. Une partie de l’électricité consommée dans le transport est considérée renouvelable sur base du mix électrique du pays.

En 2014, l’énergie renouvelable consommée à des fins de transport a été de l’ordre de 4,4 TWh dont plus de 95% sont issus des biocarburants (cf figure de l’évolution 2005-2014 des énergies renouvelables en Belgique par usage final : chaleur, électricité, transport).