Selon la fédération Bionergy Europe, le plan RePowerEU ne permet pas de fournir aux citoyens européens une chaleur renouvelable à un coût abordable au cours de la prochaine saison.
La fédération Bioenergy Europe salue le plan REPowerEU tant attendu de la Commission européenne pour éliminer progressivement la dépendance aux combustibles fossiles vis-à-vis de la Russie.
Cependant, elle constate avec regrets que le plan manque toujours de la vision nécessaire pour reconnaître la bioénergie durable comme l’une des solutions clés pour accroître la sécurité énergétique de l’Europe (lire notre article Le secteur européen du biogaz peut remplacer 20% de gaz russe d’ici 2030).
Le Plan prévoie une augmentation modérée mais régulière du secteur jusqu’en 2030, mais il manque de mesures concrètes et ciblées, estime la fédération dans un communiqué.
« La Commission ne prenant pas correctement en compte la bioénergie, nous ratons une énorme opportunité d’assurer la sécurité énergétique et de fournir aux citoyens européens une chaleur renouvelable à un coût abordable au cours de la prochaine saison », a ainsi déclaré Jean-Marc Jossart, secrétaire général de Bioenergy Europe.
« Les importations russes de combustibles fossiles sont remplacées par d’autres importations fossiles et ne font que créer de nouvelles dépendances, ce qui ne fait que déplacer le problème au lieu de le résoudre, » a-t-il ajouté.
Il est en effet indispensable d’apporter des solutions de chauffage modernes et renouvelables aux ménages. Les citoyens européens ont besoin d’alternatives pour des options d’approvisionnement énergétique indépendantes et abordables. Un plan ambitieux est nécessaire pour remplacer les systèmes de chauffage anciens et inefficaces par des systèmes modernes qui fournissent efficacement une biochaleur durable aux maisons tout en améliorant la qualité de l’air.
Une transparence sur les coûts et le CO2
L’industrie de la bioénergie est très diversifiée et, par conséquent, une approche plus holistique du secteur est nécessaire. Ainsi, ne considérer que le biométhane dans le plan ne représente qu’une fraction du vaste éventail d’approvisionnement et de potentiel de ce secteur qui s’alimente en matières premières issues de la forêt, de l’agriculture, des résidus et de la gestion des déchets de plusieurs industries.
L’abordabilité de la bioénergie en tant que solution par rapport aux autres solutions proposées n’est pas suffisamment exposée dans le plan présenté. La transparence sur les coûts réels et les économies de CO2 de chaque option est nécessaire pour évaluer les impacts à court et à long terme.
Au cours des derniers mois, la bioénergie n’a fait que gagner en compétitivité et elle va continuer à se développer en Europe dans tous les secteurs de la société : production d’électricité, industrie, transports, agriculture, chauffage.
En plus de cela, il existe un potentiel débloqué de biomasse sous-utilisée. Les résidus – par exemple, de la gestion des bords de route, des parcs, de la gestion des forêts, etc. – doivent être utilisés de manière rentable pour produire de l’énergie renouvelable au lieu d’être laissés pourrir sur le sol ou brûlés dans des feux en plein air non contrôlés, souligne Bioenergy Europe.