L’Europe définit sa stratégie énergétique pour 2050

Le 15 décembre 2011, la Commission européenne a publié sa feuille de route « Energie » pour 2050. Elle confirme sa stratégie pour 2020 et s’engage dans « un système énergétique sûr, compétitif et décarbonné pour 2050 ».

Malgré son caractère purement informatif, une feuille de route est un document très important car il donne les grandes lignes d’une stratégie. Ainsi l’Europe engage sa politique énergétique dans une volonté de réduire de 80 à 95 % les émissions de CO2 entre 1990 et 2050. L’Europe confirme que cet objectif est possible en prenant comme priorité :

  • l’efficience énergétique pour une réduction des consommations d’énergie;
  • les énergies renouvelables;
  • la capture et le stockage du carbone (CCS) associé aux énergies fossiles;
  • le maintien de l’énergie nucléaire.

L’Europe ne tranche pas sur les options à prendre, ni leurs combinaisons, mais des tendances se profilent (cfr graphique) :

  • Une réduction significative des consommations d’énergie de 32 à 41 % (entre 1990 et 2050);
  • Une forte augmentation de la part des énergies renouvelables (10 % actuellement, 25 % en 2030 et 40-62 % en 2050);
  • Un maintien de la part de consommation de gaz naturel (25 % actuellement et 19 à 25 % en 2050);
  • Pas d’augmentation de la part du nucléaire (15 % actuellement et de 7 à 17 % en 2050);
  • Une forte réduction de la part du pétrole (38 % actuellement à 14 à 16 % en 2050);
  • Une réduction de la part du charbon moins importante si le CCS est mis en œuvre (20 % actuellement et 5 à 10 % en 2050).

Pour y arriver, la roadmap identifie 10 conditions : (1) l’implémentation complète de la stratégie définie par la directive à 2020, (2) la priorité à l’efficience énergétique, (3) l’accompagnement du développement des énergies renouvelables, (4) la R&D dans les solutions à faible intensité carbone, (5) le développement d’un réel marché européen de l’énergie, (6) des prix de l’énergie qui reflètent mieux les coûts (tout en étant attentif à garantir l’accès à l’énergie aux plus pauvres), (7) des nouvelles infrastructures énergétiques (smart grid) et des capacités de stockage de l’énergie, (8) à l’échelle internationale pas de compromis sur le maintien de la sécurité d’approvisionnement énergétique, (9) le maintien de bonnes relations internationales dans le domaine de l’énergie et des politiques climatiques et (10) définition d’un cadre politique énergétique à échéance 2030.


Graphe : Part de la consommation énergétique primaire selon les 5 scénarios de décarbonisation du système énergétique européen de la Roadmap 2050 p 5

3 fédérations donnent leurs avis

Selon la fédération européenne des énergies renouvelables (EREF), cette feuille de route sous-estime le potentiel des énergies renouvelables en Europe en exagérant leurs coûts.

Selon le réseau de villes EnergyCities, la Commission européenne reconnaît pleinement le rôle des collectivités locales dans les questions énergétiques.

Selon la fédération belge des énergies renouvelables EDORA, la Commission démontre que la montée en puissance des renouvelables n’est pas synonyme d’augmentation des coûts.

Statistiques UE-27 pour 2010

  • Part des énergies renouvelables dans la consommation brute d’énergie finale : 12,4 % en 2010 (11,5 % en 2009)
  • Part des énergies renouvelables dans la consommation brute d’électricité : 19,8 % en 2010 (18,2 % en 2009)
  • Part des énergies renouvelables dans la consommation intérieure brute d’énergie : 9,9 % en 2010 (9,1 % en 2009)

Source : EurObserv’ER

Autres feuilles de route de la Commission adoptée en 2011