Le Plan piscine 2014-2020 portera ses premiers effets en mars prochain avec la clôture de l’appel à projets pour la mise à niveau énergétique des piscines publiques wallonnes. Un appel ouvert à toutes les technologies renouvelables.
Objectif majeur du Plan : rénover le parc des piscines publiques en réduisant la consommation énergétique des installations et en favorisant l’utilisation de sources d’énergies renouvelables. Rénovation qui s’avère urgente, selon un état des lieux réalisé par Infrasport en 2015. En effet, sur un échantillon de 36 piscines publiques parmi les 126 installations wallonnes (dont 111 en activité), presque toutes datent des années 70. On est donc loin des normes PEB actuelles.
Sur cette base, la rénovation complète du parc des piscines existantes et la création de nouvelles piscines ont été évaluées globalement à 285.000.000 € sur 10 ans. Outre une réduction annuelle d’émissions de CO2 de 55.000 tonnes, cette remise à niveau réduirait la note énergétique à charge des communes d’un montant estimé à 93.000.000 € sur 20 ans.
Les gains réalisables en termes de performances énergétiques seraient de l’ordre de 2.000 kWh par mètre carré de surface d’eau, ramenant les rejets de CO2 à environ 2.500 kg/m² de surface d’eau.
Budget réservé dans un premier temps au Plan piscines : 110.000.000 €.
Cibles prioritaires : les communes, associations de communes, régies autonomes et Provinces.
Critères techniques
Les rénovations à mettre en œuvre concernent l’enveloppe de l’espace piscine et des vestiaires, et s’aligneront sur les niveaux exigés par la PEB 2017 :
- Umax 2,24 W/m²K pour les parois et planchers,
- Umax 1,1 W/m²K pour les vitrages,
- rendement supérieur ou égal à 85% pour le chauffage, rendement minimal de 75% pour la ventilation/récupération de chaleur.
- Consommation d’énergie de 1000 kWh/m² de surface d’eau après rénovation et de 500 kWh/m² de surface d’eau en cas de construction d’un nouveau bâtiment.
Pour ce qui concerne les technologies renouvelables ou de cogénération, l’appel se veut très ouvert : solaire photovoltaïque et/ou thermique, pompes à chaleur, cogénération,… la sélection des projets se fera en fonction des conclusions techniques avancées en matière de puissance installée, de rentabilité, business plan, etc.
« Nous apprécierons en priorité la performance énergétique à partir du travail sur l’enveloppe globale du bâtiment », explique Bénédicte Vanderzeypen, ingénieur architecte en charge du dossier au Service Public de Wallonie (DGO1). « Viendra ensuite la réflexion et l’optimisation des techniques de chauffage, ventilation et l’implantation des énergies renouvelables. Les améliorations recherchées et à affiner concerneront principalement la récupération de la chaleur de l’eau ou de l’air rejetés ».
Dans cet esprit, les porteurs de projets sont vivement encouragés à faire réaliser un audit énergétique par un auditeur agréé UREBA, de manière à objectiver le projet déposé. En cas de sélection positive, ils seront par ailleurs tenus à assurer le reporting annuel basé sur une comptabilité énergétique des consommations.
Outre ce volet énergétique, le Plan Piscines 2014-2020 vise également à encourager :
- l’accessibilité des installations aux personnes atteintes de tout type de déficience ;
- l’apprentissage de la natation ;
- la réduction de l’utilisation du chlore.
Le Facilitateur énergies renouvelables et cogénération de Wallonie organisait en décembre dernier un séminaire sur le Plan piscine afin d’accompagner les communes dans cette démarche. Une journée atelier est prévue ce 19 janvier 2017 pour rencontrer les porteurs de projets et les conseiller.