Les étiquettes énergétiques seront simplifiées en 2021

Les appareils électroménagers sont de plus en plus performants, si bien que l'Europe a décidé de simplifier leur classement énergétique. Cet outil de sensibilisation des consommateurs permet d’économiser chaque année 9% de la consommation totale d’énergie en Europe et devrait atteindre une économie annuelle de 15% d’ici 2030.

L’Union européenne a décidé de simplifier l’étiquetage énergétique des appareils électroménagers, ce mécanisme d’incitation qui guide le choix des consommateurs vers les produits les plus économes en énergie.

A partir de mars 2021, les étiquettes « A+ », « A++ » et « A+++ » seront supprimées. Les produits seront simplement classés sur une échelle allant de A (très performant) à G (très énergivore), comme à l’origine du système initié en 1994.

Pourquoi ? Parce que les évolutions technologiques ont progressivement dépassé les attentes et mis à mal la labellisation d’origine. En effet, les fabricants ont conçu et mis sur le marché des appareils de plus en plus économes en énergie, si bien qu’aujourd’hui la plupart ont atteint la classe A ou l’ont dépassé – d’où l’apparition des étiquettes « A+ », puis « A++ » et enfin « A+++ ».

En parallèle, l’Europe a interdit les appareils les plus énergivores, ce qui a également faussé la perception des consommateurs.

« Le cas des réfrigérateurs est révélateur », explique l’association de consommateurs Quechoisir.org. « L’étiquette énergie affiche toujours une échelle de A+++ à D, mais les appareils classés de A à G ne peuvent plus être mis sur le marché depuis juillet 2012. Un consommateur peut donc penser qu’en achetant un produit de la classe A+ il achète l’un des plus performants sur le marché, alors qu’en réalité, il s’agit du plus énergivore. »

Dans l’imaginaire collectif, un appareil classé A paraît économe en énergie, alors que dans la réalité du marché d’aujourd’hui, il s’agit bien souvent du plus mauvais choix.

C’est pourquoi les associations de consommateurs et les ONG environnementales demandaient depuis longtemps une réforme du système et le retour à l’échelle A-G.

Renforcer les exigences énergétiques

 

Dans le nouveau système qui sera mis en place en mars 2021, aucun produit ne sera classé dans la catégorie A dans un premier temps. Ce vide permet de laisser arriver de futurs modèles plus économes en énergie. En toute logique, un appareil actuellement classé A+++ pourrait désormais se retrouver dans la catégorie B.

Et pour éviter que le même problème ne réapparaisse dans quelques années, le nouveau mécanisme prévoit que l’échelle A-G intègrera les avancées technologiques. Les exigences seront rendues plus sévères lorsque 30 % des produits vendus dans l’Union européenne seront classés A, ou que 50 % des produits seront classés A ou B.

Les responsables européens estiment que, d’ici 2030, 10% des produits seront en catégorie A et 43% en catégorie B, car ce mécanisme stimule les fabricants à innover et concevoir des appareils toujours plus performants.

Il permet surtout d’économiser chaque année 9% de la consommation totale d’énergie en Europe et devrait atteindre une économie annuelle de 15% d’ici 2030.

Par ailleurs, le nouveau système prévoit que tous les nouveaux produits soient enregistrés dans une base de données en ligne, qui offrira une plus grande transparence et facilitera la surveillance du marché par les autorités nationales. La Commission européenne estime que 10 à 25 % des produits mis sur le marché ne sont pas conformes aux exigences en matière d’étiquetage énergétique, faute de contrôles suffisants.