Les énergies renouvelables, c’est bon aussi pour la santé

Une étude le démontre : les énergies renouvelables, c’est bon pour le climat mais aussi pour réduire la pollution de l’air causée par la combustion des énergies fossiles.

On l’oublie parfois mais le développement des énergies renouvelables ne permet pas uniquement de lutter contre le réchauffement climatique. Il permet également de réduire fortement les effets néfastes de la pollution de l’air et donc d’améliorer la santé des humains.

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), 4,2 millions de personnes meurent prématurément chaque année en raison de la pollution de l’air, causée principalement par l’utilisation des combustibles fossiles. Ce chiffre pourrait même atteindre 6 millions d’ici 2050 si rien n’est fait pour réduire cette pollution atmosphérique.

Or, une équipe de chercheurs démontrent aujourd’hui les effets positifs de la transition énergétique sur la santé.

« La transition vers les énergies renouvelables pourrait réduire d’ici 2050 jusqu’à 80% les impacts de la pollution de l’air sur la santé », affirme ainsi une étude récente du Postdam Institute for Climate Impact Research (PIK), publiée dans la revue Nature Communications.

Si les énergies renouvelables deviennent majoritaires dans les trois prochaines décennies, le bilan de la mortalité liée à la pollution pourrait ainsi descendre à un million de personnes, estiment les chercheurs.

L’étude a évalué trois scénarios de décarbonation du secteur énergétique d’ici 2050 : le premier s’appuie principalement sur le solaire et l’éolien, le second sur la capture et le stockage du carbone combiné à la biomasse et aux énergies fossiles, le troisième sur un mix de ces technologies.

Selon Gunnar Luderer, principal auteur de l’étude, tous les scénarios de décarbonation présentent un avantage en terme de santé publique, mais celui insistant sur les renouvelables est le plus bénéfique.

En effet, une forte croissance de l’éolien et du photovoltaïque permettrait de réduire plus vite et plus massivement l’usage des énergies fossiles, en particulier le charbon – la source de loin la plus nocive pour la santé.

Le secteur de l’énergie – qui utilise encore largement des sources fossiles – figure parmi les plus grands émetteurs de polluants atmosphériques. Il représente par exemple 40% des émissions de SO2 et 20% des NOx.

Les centrales au charbon et à gaz figurent parmi les plus grands émetteurs de polluants atmosphériques.

A cela s’ajoute les pollutions de l’eau et du sol.

En toute logique, le scénario « full renouvelables » réduit également les impacts sur l’écosystème, relèvent les chercheurs.

 

Pression sur les terres et sur certains minéraux

 

La transition énergétique entraînera cependant une plus grande pression sur les terres et les choix technologiques auront une grande incidence, relève l’étude. De ce point de vue, les développements éolien et photovoltaïque s’avèrent moins gourmands en terres que les bioénergies – ces dernières pouvant entrer en compétition avec les cultures vivrières.

« Compte tenu de la croissance de la population mondiale et de son besoin d’électricité et de nourriture, les pressions sur la terre et le système agroalimentaire vont également augmenter », explique Alexander Popp, du Postdam Institute.

De même, la pression augmentera sur certains minéraux utilisés dans les technologies renouvelables.

« Nous devons être conscients que cette transition nous fera passer d’une base de ressources fossiles à une industrie énergétique qui utilise davantage de ressources en terres et en minéraux », précise Gunnar Luderer. « Il faudra faire les bons choix pour limiter l’impact de ces nouveaux besoins sur d’autres objectifs sociétaux, tels que la protection de la nature, la sécurité alimentaire ou même la géopolitique ».

Les avantages de cette transition l’emportent malgré tout sur les effets néfastes des énergies fossiles.

« Il convient de garder à l’esprit qu’une grande partie des besoins en ressources pour les installations éoliennes et solaires à l’horizon 2050 peut être considérée comme des investissements initiaux pour produire de l’électricité ultérieurement, et que les ressources minérales peuvent être recyclées, contrairement aux ressources fossiles. »

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