Les adeptes de la mobilité électrique se mobilisent

Les utilisateurs de véhicules électriques sont de plus en plus nombreux en Belgique. Ils ont besoin de partager leur expérience et de débattre des services à créer. La nouvelle association AMPERes relayera leurs constats et attentes auprès des pouvoirs publics et des acteurs de terrain.

Ils ne sont encore que quelques milliers chez nous à miser sur l’électricité pour rendre leurs déplacements plus durables. Détenteurs, locataires ou simples usagers de véhicules électriques, ils s’inscrivent dans une communauté en devenir qu’ils découvrent au jour le jour. Avec toutes les difficultés – mais aussi les plaisirs ! – que cela suppose, kilomètre après kilomètre.

Car, l’air de rien, en se glissant dans la circulation, le véhicule électrique impose une nouvelle organisation des déplacements et des pratiques qui y sont liées. Après plusieurs décennies de suprématie du moteur thermique, les comportements doivent s’adapter à un nouveau mode de déplacement, silencieux, précis et souple.

Le style de conduite de l’usager y révèle plus son intelligence et son pragmatisme que son souci de paraître et d’en imposer. Fini les vroum-vroum et les roarrs intempestifs. Ici, la performance et la « sportivité » s’expriment par l’envie de rouler propre avec la plus longue autonomie possible. Et cela s’apprend.

Une nouvelle gestion des déplacements

Les utilisateurs découvrent des voitures puissantes, silencieuses et sans aucune vibration. Des voitures dont on fait le « plein » chaque nuit, chez soi, sans jamais avoir à passer à la station service. Un coût aux 100 kilomètres divisé par deux, voire par trois, par rapport à un carburant classique. Et des visites d’entretien au garage qui se résument à leur plus simple expression, vu le très faible risque de panne.

Ils s’interrogent aussi sur la nouvelle gestion quotidienne de leurs déplacements : Quels sont les habitudes à prendre pour maximiser son autonomie électrique ? Où trouver les parkings publics équipés de bornes de recharge ?  Quels sont les transferts modaux optimaux ? Quelles sont les offres de service de mobilité électrique sur mon trajet ? etc.

Or les réponses, conseils et infos pratiques – en constante évolution – sont aujourd’hui dispersés sur le web, en fonction des marques et des pays concernés.

D’où l’émergence de plateformes portées par la communauté des utilisateurs de véhicules électriques.

 

Une association portée par les utilisateurs

En Belgique francophone, les utilisateurs ont récemment créé l’Association pour la Mobilité Propre Electrique et Responsable (AMPERes). Cette association soutient une démarche cohérente, en associant l’usage des véhicules électriques alimentés en énergie renouvelable à celui des transports en commun, du vélo et de la marche.

Centrée sur l’utilisateur, AMPERes souhaite fournir les infos et conseils utiles pour les automobilistes électrisés, dans un esprit coopératif et pragmatique. Elle entend également relayer leurs constats et attentes auprès des pouvoirs publics et des acteurs de terrain.

Ce travail de lobbying vise bien sûr à inciter les autorités, les administrations, et les acteurs économiques à déployer un réseau plus étoffé d’infrastructures de recharge mais aussi à prendre d’autres mesures incitatives pour encourager la mobilité électrique.

Politiques incitatives

Le premier frein actuel est le coût d’achat, plus élevé qu’un modèle à moteur thermique. AMPERes compte dès lors interpeller le ministre wallon de la Mobilité Carlo Di Antonio sur l’octroi d’un bonus à l’achat, à l’instar des politiques menées ailleurs en Europe.

La Flandre a par exemple introduit en janvier dernier une prime pouvant aller jusqu’à 5.000 euros pour un véhicule de moins de 31.000 euros (TVAC). Les véhicules électriques y sont également exemptés de taxe de mise en circulation (TMC) et de taxe annuelle de circulation (TC). De quoi inspirer les Régions wallonne et bruxelloise.

AMPERes compte également demander un mécanisme de soutien pour encourager les grands magasins, cinémas, hôpitaux, … à installer des bornes électriques et étendre ainsi le réseau de recharge.

Il s’agira également d’uniformiser les cartes d’accès aux différentes bornes.

Donc le coût aux 100 kilomètres est divisé par deux, voire par trois par rapport à une voiture traditionnelle.

Autant de dossiers qui mobiliseront la nouvelle association et que Renouvelle suivra au fil des prochains mois.