L’éolien wallon veut rattraper son retard

En 2021, 34 mâts éoliens ont été érigés en Wallonie, pour un total de 99 MW. Mais le secteur demande de lever certaines contraintes afin d’atteindre les objectifs wallons. Sur les sites de la SOFICO, la majorité des projets sont refusés.

Selon les données annuelles d’installation éolienne en Wallonie, 34 nouveaux mâts (99 MW) ont été érigés durant l’année 2021, portant la puissance totale du parc éolien wallon à 1197MW ; tandis que 3.000 MW sont en projet. 

Néanmoins, plus de 90% de l’installation éolienne de 2021 est issu de permis octroyés sous la précédente législature wallonne. 

Si la légère reprise dans l’installation éolienne en 2021 semble conjoncturelle, il faut souligner que le secteur a accumulé un important retard ces dernières années par rapport aux objectifs wallons – qui visent 100 MW supplémentaires par an. 

Pour y arriver, la fédération EDORA demande au Gouvernement wallon de lever une série de contraintes. 

Réduire les délais au Conseil d’Etat 

Le développement éolien fait face à une insécurité juridique de plus en plus tenace, illustrée par 483 MW de permis éoliens octroyés et actuellement bloqués, généralement plusieurs années, au niveau du Conseil d’Etat par une poignée d’opposants (voir tableau ci-dessous). 

EDORA demande dès lors d’instaurer au plus vite un délai de rigueur de maximum 6 mois pour les recours en annulation au Conseil d’Etat. 

Par ailleurs, les ministres en charge font régulièrement prévaloir les incidences environnementales locales, pas toujours avérées, au détriment d’intérêts environnementaux globaux. 

Mariés de force ou… de raison ?  

Certaines zones du territoire wallon concentrent plusieurs projets, d’apparence concurrents (le principe de l’octroi reste celui du « premier arrivé, premier servi » en termes d’octroi de permis).  

Sur le terrain, on constate une forte concurrence entre les développeurs éoliens. Le principe les incite à déposer une multitude de projets, au plus vite. Cela peut donner aux riverains le sentiment que le développement est anarchique. 

En 2021, on observe plusieurs cas où les autorités ont imposé aux développeurs de proposer un projet commun cohérent pour le territoire. Dans d’autres cas, les développeurs se mettent à la table des discussions avant que l’on ne leur impose. 

Des éoliennes plus grandes et plus puissantes 

Selon EDORA, il est également nécessaire d’installer des éoliennes de plus grandes tailles, comme promis par le Gouvernement, ce qui permettrait de réduire les coûts de production éolienne, pour un moindre coût sociétal.  

Enfin, le Gouvernement devra anticiper le remplacement prochain des turbines en fin de vie via une procédure d’octroi de permis facilitée, au risque de voir la production éolienne wallonne diminuer dans les prochaines années. 

Notons au passage que le repowering du parc de Perwez a été autorisé (remplacement de 8 machines de 1,5 MW par 7 machines de 4,2 MW), avec une mise en service prévue en 2023. 

SOFICO : nombreux projets refusés 

La SOFICO, qui gère les infrastructures routières et fluviales en Wallonie, avait lancé en 2016 un important appel d’offres en vue d’équiper 25 sites sur des aires d’autoroutes, pouvant accueillir 40 éoliennes. 

A ce jour, force est de constater que la majorité des demandes de permis ont essuyé des refus, de l’administration et, quelquefois des ministres compétents (voir carte ci-dessous). Certains projets sont toujours en recours. 

Seuls trois projets ont abouti : le projet de Tournai Marquain est autorisé (incluant une des deux éoliennes sur l’aire de Froyennes), le projet d’une éolienne sur l’aire d’Aische en Refail est en construction et le projet de Vaux-sur-Sûre a été mis en service en 2021 (qui inclut une éolienne de l’aire de Remichampagne).