Selon un rapport Ember, l'éolien et le solaire sont devenues des sources majeures de production d’électricité dans le monde, réduisant avec succès la combustion de charbon. En Europe, les énergies renouvelables dépassent pour la première fois les sources fossiles.
Le centre de réflexion Ember, spécialisé dans l’analyse de données sur la transition énergétique, publie un nouveau rapport très significatif.
Celui-ci agrège les statistiques nationales de production d’électricité de 48 pays.
En voici les principaux éléments :
L’éolien et le photovoltaïque atteignent, mi-2020, quasi 1/10ème de la production électrique mondiale (9,8%), générant 1.129 TWh.
Leur part dans le mix électrique mondiale a ainsi doublé depuis 2015, année de la signature de l’Accord de Paris sur le Climat. Une croissance rapide, donc.
L’éolien et le solaire produisent désormais quasi autant d’électricité sans CO2 que les centrales nucléaires (qui représentent 10,5% du mix mondial mi-2020).
De nombreux pays-clef produisent désormais environ 10% de leur électricité à partir d’éolien et solaire : Chine (10%), Etats-Unis (12%), Inde (10%), Japon (10%), Brésil (10%), Turquie (13%).
L’Union européenne se situe à un niveau plus élevé, à 21%, tandis que deux pays se distinguent nettement : le Royaume Uni (33%) et l’Allemagne (42%).
En Europe, les énergies renouvelables sont même devenues, pour la première fois, la première source d’électricité au premier semestre 2020, générant 40% de l’électricité européenne contre 34% pour les combustions fossiles, selon un autre rapport de Ember (lire également la synthèse en français dans le journal Le Monde). Une tendance très encourageante.
Chute de la production à base de charbon
Le charbon est la source d’énergie la plus polluante au monde (forte émission de CO2, un gaz à effet de serre responsable du réchauffement climatique).
Au premier semestre 2020, la production d’électricité à base de charbon a chuté de 8,3% par rapport au premier semestre 2019.
Cette chute record doit être analysée en détail : selon Ember, 70% du déclin peut être attribué à la chute de la demande mondiale d’électricité suite au confinement lié au Covid-19 (arrêt temporaire de nombreuses activités économiques dans le monde); mais 30% du recul du charbon est directement lié à la croissance continue des productions éoliennes et solaires.
Les États-Unis et l’Union européenne affichent de fortes réduction du charbon mi-2020, avec des baisses de 31% et 32% respectivement.
Cependant, en Chine, la part du charbon continue à augmenter dans le mix électrique, atteignant mi-2020 plus de la moitié de la combustion mondiale (54% contre 44% en 2015).
Remplacer le charbon par l’éolien et le solaire
Pour limiter le réchauffement planétaire à 1,5°, la communauté scientifique internationale (GIEC) estime que la production d’électricité à base de charbon doit passer de 33% du mix électrique mondial en 2020 à 6% d’ici 2030.
Les scénarios du GIEC montrent que le charbon est déjà et peut continuer à être remplacé par les productions d’électricité de sources éolienne et solaire.
Ces deux filières renouvelables sont aujourd’hui les plus compétitives sur le marché et peuvent effectivement relever ce défi.
Si l’éolien et le photovoltaïque connaîtront un ralentissement en 2020, dû au confinement mondial, ces deux filières reprendront progressivement leur (forte) croissance.