L’éolien en mer du Nord monte en puissance

En 2018, la Belgique a dépassé le cap symbolique des 1000 MW éoliens installés en mer du Nord. Nous voici à nouveau dans le top 5 mondial. Tandis que de nouvelles puissances seront installées en 2019 et 2020.

En Belgique, l’éolien avance à des rythmes très différents, selon les territoires concernés.

En Wallonie, la filière a connu un grand ralentissement ces dernières années – en raison de nombreux recours -, avant de renouer avec une croissance au-delà de 10% à partir de 2017. Au premier semestre 2018, la Wallonie a atteint une puissance totale installée de 872 MW (lire nos articles Eolien : 36 MW installés en Wallonie mi-2018, Les projets éoliens wallons à l’arrêt ? et Mais sur quoi butte l’éolien wallon?).

En Flandre, par contre, la filière connaît une croissance importante depuis plusieurs années et atteint désormais une puissance installée de 1.240 MW (lire ce communiqué de la Vlaamse windenergie associatie).

Et en mer du Nord (territoire fédéral), la filière monte rapidement en puissance dans la zone dédiée à l’éolien offshore. En voici l’actualité en détail.

En 2018, un 5ème parc offshore est en effet entré en production (projet Rentel, 309 MW – photo ci-dessus et ci-dessous).

Ce câble terrestre transporte la production éolienne du nouveau parc Rentel vers le réseau électrique belge.

La Belgique a ainsi dépassé le cap symbolique des 1000 MW installés en mer (1.186 MW précisément) et se retrouve à nouveau dans le top 5 mondial de l’éolien en mer. Une véritable prouesse.

En 2018, les 5 parcs opérationnels – C-Power, Belwind, Northwind, Nobelwind et Rentel – ont produit 3.408 gigawattheures d’électricité, ce qui équivaut à la consommation d’électricité d’environ 1 million de familles, selon le communiqué de la Belgian Offshore Platforme.

Et cette croissance va se poursuivre. Durant la seconde moitié de l’année 2019, le 6ème projet éolien en mer (Norther, 370 MW), actuellement dans sa dernière phase de construction, commencera à produire de l’électricité.

En 2019, la capacité totale atteindra alors 1.556 MW et la production d’électricité s’élèvera à 4.500 gigawattheures par an, ce qui correspondra à la consommation d’électricité d’environ 1.300.000 familles.

Les deux derniers projets prévus dans cette zone maritime avancent également : Northwester 2 (219 MW) commencera à construire les fondations de ses éoliennes durant la première moitié de 2019. Et Seamade, le plus grand des parcs offshores belges (487 MW) commencera la construction des fondations au second semestre. Ces deux parcs entreront en production en 2020.

D’ici 2020, ces 8 parcs compteront 230 éoliennes et totaliseront une capacité de 2.262 MW. Leur production annuelle est estimée à 8 TWh, soit environ 10% de la demande totale d’électricité en Belgique, ou la moitié de la consommation électrique des ménages.

Et cette montée en puissance ne s’arrêtera pas là.

Doubler la puissance offshore

Le gouvernement fédéral a approuvé fin 2018 une 2ème zone dédiée à l’éolien en mer du Nord : 200 nouvelles éoliennes pourront y être installées à partir de 2020. A terme, le parc offshore belge atteindra dès lors environ 4.000 MW (l’équivalent en puissance de 4 réacteurs nucléaires) et pourra couvrir 20% de la demande totale d’électricité en Belgique (voir la carte ci-dessous et lire notre article La Belgique doublera sa puissance éolienne en mer du Nord).

Notons que les nouvelles interconnexions entre les pays riverains de la mer du Nord boosteront la croissance et les productions éoliennes offshore (lire notre article La Belgique et le Royaume Uni sont désormais interconnectés).

Avantages climatiques et socio-économiques

Cette croissance offshore se traduit par différents effets positifs.

Au niveau climatique, elle booste la production d’électricité verte en Belgique et diminue ainsi nos émissions de gaz à effet de serre.

Au niveau socio-économique, selon une étude, le développement éolien en mer du Nord a et aura un impact positif sur l’emploi, la balance commerciale et les finances publiques (lire notre article L’éolien offshore belge fournira 16.000 emplois).

En outre, la filière offshore a désormais atteint une maturité technologique et un développement qui permet des économies d’échelle, si bien que les 3 prochains parcs éoliens en mer du Nord coûteront quasi 2 fois moins cher que les précédents (lire notre article L’éolien offshore belge à moitié prix).

Notons enfin que ce grand chantier énergétique perturbe peu l’écosystème en mer du Nord, et apporte même parfois des effets positifs, selon un rapport de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (lire notre article Les parcs éoliens en mer du Nord perturbent peu l’écosystème).