En Belgique, depuis le confinement, la consommation d’électricité a diminué d’environ 10%, ce qui permet à nos productions renouvelables de couvrir plus de la moitié de nos besoins d’électricité : du jamais vu.
Les confinements et quarantaines – non souhaitables en soi – imposent une sobriété énergétique qui, bien que subie, permet de mesurer en situation réelle l’impact qu’une sobriété énergétique choisie nous permettrait d’avoir sur notre sécurité énergétique.
En Belgique, depuis la mise en place du confinement, la consommation d’électricité a diminué d’environ 15% dans le secteur des entreprises. En parallèle, le confinement augmente sensiblement cette consommation chez les ménages. Il en résulte une diminution globale de 10%, ce qui permet à nos productions d’électricité renouvelable de couvrir plus de la moitié de nos besoins d’électricité : c’est historique ! Le samedi 28 mars, de 9 à 17h, plus de la moitié de la consommation d’électricité de la Belgique était de source renouvelable, avec en moyenne 3% de biomasse, 28% d’éolien et 33% de solaire (graphique ci-dessous).
La météo est particulièrement favorable ces jours-ci. Grâce à un temps froid et ensoleillé, les installations photovoltaïques produisent au mieux, sans surchauffer, tandis qu’un vent soutenu fait également tourner nos parcs éoliens. En milieu de journée les 22, 28 et 29 mars, le solaire a produit plus que nos centrales nucléaires.
« Plus nous réduirons notre consommation d’énergie, plus les renouvelables suffiront à couvrir nos besoins », insiste Benjamin Wilkin, Secrétaire Général de l’APERe. « C’est ce que l’on appelle l’efficience énergétique. »
Contrairement au lockdown actuel, la transition énergétique vise une sobriété volontaire et progressive – réduire les gaspillages et les déplacements inutiles – afin de couvrir toute notre consommation d’énergie par des sources renouvelables, tout en maintenant les activités économiques et humaines.
Mieux intégrer les renouvelables et la flexibilité
Par contre, le fonctionnement du marché de l’électricité centralisé montre aujourd’hui toutes ses limites : pour éviter des prix négatifs, on place une partie de la production éolienne à l’arrêt, comme l’illustre le graphique ci-dessous, continuant de vendre, entre autres, de l’électricité nucléaire. « Car si on peut arrêter une éolienne facilement et sans coûts, ce n’est pas le cas pour une centrale à gaz ou nucléaire », explique Benjamin Wilkin. « Cela démontre que le marché de l’électricité, tel qu’il est construit, n’intègre ni la flexibilité de la consommation et de la production d’électricité ni leur dimension décentralisée. On a besoin de marchés plus locaux tant pour la production que la consommation d’énergies renouvelables. »
Par ailleurs, le confinement ne perturbe pas le fonctionnement de nos installations renouvelables, contrairement aux centrales fossiles et nucléaires qui doivent actuellement – comme d’autres secteurs d’activité – fonctionner avec un personnel réduit, ce qui pose d’importantes questions de sécurité.