Label NRQual : Place aux pros

Depuis le début de cette année, la Wallonie met en avant de son propre label de qualité destiné à ses entreprises d’installation de systèmes d’énergie renouvelable : NRQual. Un pas décisif dans la professionnalisation de ce secteur et la protection du consommateur.

Il fallait bien commencer quelque part. Durant les premières années, les pionniers du renouvelable ont progressé un peu à tâtons. Ils se sont lancés dans l’aventure, avec souvent pour seule assurance leur volonté de bien faire en s’inspirant pour une large part de l’expertise acquise dans les pays voisins. Mais les stages à l’étranger et la capacité de déchiffrer des documents techniques ne font pas un métier. D’où, au début, un petit parfum d’amateurisme qui a longtemps collé aux basques du secteur. On ne pouvait pas indéfiniment faire venir des équipes aguerries d’Allemagne ou des Pays-Bas dès qu’il s’agissait de dresser une éolienne ou de monter un système solaire d’envergure. La profession s’est donc faite souvent un peu sur le tas, mais aujourd’hui on peut sans crainte affirmer que,  dans la plupart des filières, elle a fait ses armes (et souvent ses preuves). Reste à aider le consommateur à séparer le bon grain de l’ivraie et à optimaliser ses choix.

 

C’est l’objectif du label NRQual mis tout récemment en place par la Région wallonne. Il vise jusqu’ici essentiellement les entreprises actives dans le solaire thermique et photovoltaïque ainsi que, dans à moyen terme, les pompes à chaleur. Les installateurs qui souhaitent le faire valoir auront à montrer patte blanche auprès d’un  organisme reconnu par la Région pour délivrer le label. Actuellement, le seul organisme ayant posé sa candidature qui a été accepté est l’asbl Quest for Quality (voir Ren32/3 et Ren60/6).  Celui-ci demandera à l’entreprise candidate la liste de toutes les installations placées au cours de douze derniers mois, la preuve de la réception du chantierpar un installateur certifié, une description de la procédure de gestion des plaintes, ainsi qu’une copie du contrat d’assurance en responsabilité civile de l’installateur. Celui-ci devra en outre s’engager à utiliser le contrat type rédigé à cet effet par les avocats de la Région wallonne. Après vérification de la conformité de ces informations avec les critères NRQual, un audit d’une installation choisie aléatoirement sera réalisé par l’organisme labellisateur. Une fois le label obtenu, il sera valable 5 ans et permettra à l’entreprise bénéficiaire de délivrer des déclarations de conformité donnant accès aux primes (notamment Qualiwatt). Il en coûtera annuellement à l’entreprise labellisée entre 500 euros (moins de cinquante installations) et 1.700 euros (+ de 200) en fonction du volume d’activité de l‘installateur. Mais il pourra également être retiré si le détenteur ne respecte pas les conditions imposées et vérifiées.

Le jeu en vaut-il la chandelle? A en juger par les inspections lancées par la DGO4 dans le cadre de Soltherm  sans aucun doute, de nombreuses plaintes faisant état de défauts de fonctionnement notamment au niveau de la régulation. Manifestement, on a pu constater çà et là, un processus qualité parfois déficient en particulier du côté de la mise en oeuvre de l’installation et de son monitoring. A quoi peuvent venir s’ajouter, on l’a vu, des considérations de sécurité, tant des installateurs que des intervenants comme les pompiers, mais aussi l’ensemble des impondérables qui peuvent aussi remettre en cause la durée de vie des systèmes mise en place et leur maintenance. Vu sous ces angles, la qualité devient donc un élément déterminant qui peut affecter durablement la stabilité d’une filière et la sérénité des investisseurs.