Le gestionnaire public du réseau fluvial et routier wallon vient de lancer deux appels à projets. Objectif : développer de nouvelles initiatives de valorisation énergétique sur son domaine.
La Société wallonne de financement complémentaire des infrastructures (SOFICO) gère un important réseau fluvial et routier en Wallonie. Celui-ci se compose notamment de 1 200 km d’autoroutes, 641 km de routes régionales stratégiques à deux bandes et de 700 km de voiries secondaires. Or la SOFICO vient de lancer deux appels à projets en vue de développer des productions renouvelables sur son domaine.
Le premier appel vise spécifiquement l’implantation de grandes éoliennes (de plus de 1 MW) sur les aires de repos autoroutières – une bonne cinquantaine – et le long des voies rapides.
Le second appel dit « multi-énergie », envisage plus largement les projets de production d’énergies renouvelables (petit éolien, photovoltaïque, biomasse, hydraulique,…) sur l’ensemble du domaine géré par la Sofico.
Dans les deux cas, il s’agit à la fois de doter cet organisme de nouvelles ressources et moyens pour mieux prendre en charge ses missions de gestion et d’entretien du réseau structurant (routier et fluvial) wallon. Et, par ailleurs, de contribuer aux objectifs régionaux en matière d’énergie renouvelable et de climat (lire notre article Climat : les petits calculs à la belge).
Coup de pouce bienvenu au grand éolien
Le premier appel s’inscrit clairement dans l’objectif éolien de 2 437 GWh fixé par le Ministre wallon de l’Energie Paul Furlan à l’horizon 2020. Avec comme atout, un réseau d’infrastructures existantes qui sera a priori moins sujet aux oppositions anti-éolien.
Les développeurs de projets éoliens devront suivre les mêmes règles d’implantation définies par le cadre de référence éolien appliqué en Wallonie. Cependant, le paramètre foncier se jouera ici de manière différente. Alors qu’en temps normal, les développeurs doivent sécuriser les terrains de manière individuelle selon le principe « premier arrivé, premier servi », l’appel d’offres SOFICO met à disposition de tous les développeurs un nombre donné de sites dont il conviendra d’étudier le potentiel. Une étude d’incidence complète devra être réalisée. Il n’y aura donc aucune garantie supplémentaire d’obtenir le permis, si ce n’est que les projets soumis se situeront en zone « favorable » selon les critères de la Wallonie.
Comme ailleurs en Wallonie, chaque projet éolien devra s’ouvrir aux financements par les communes (24,99%) et par les citoyens (24,99%), ce qui stimulera les coopératives éoliennes.
Selon la SOFICO, l’accès à son domaine ouvre un potentiel éolien nouveau estimé à une bonne soixantaine de mats à l’horizon 2020. Optimiste ? C’est l’avis de certains acteurs du marché. On verra ce qu’en diront les études de vent et les autorités qui délivrent les permis.
A la pêche aux idées « vertes » sur mesure
Le pont autoroutier sur la E42, équipé en photovoltaïque. Un exemple à suivre sur les autres infrastructures de la SOFICO.
Le deuxième appel à projets, dit « multi-énergie », s’adresse plutôt à l’ingéniosité des porteurs de projets au sein des autres filières de production renouvelable. Une véritable pêche aux idées créatives et sur mesure. La SOFICO espère ainsi qu’à terme « chaque parcelle de son domaine pourra être valorisée par le recours au mode de production d’énergie le plus approprié en fonction de ses caractéristiques propres ».
Voilà un défi intéressant sur le terrain de la mobilité, où le besoin de visions durables, créatives et novatrices, se fait pressant.
Les offres sont attendues pour le 15 octobre prochain et cette première phase de prospection du marché devrait aboutir avant la fin de l’année. L’ambition étant de produire à terme, sur le domaine fluvial et routier géré par la Sofico, de l’ordre de 412 GWh par an.