La coopérative ASTER financera ce plan solaire sur 52.500 logements sociaux. Les locataires bénéficieront d’un tarif d’électricité avantageux.
Après plusieurs chantiers pilotes durant les mois d’été, la société coopérative flamande ASTER, créée par les bailleurs sociaux et unique en Europe, a officiellement inauguré en octobre dernier à Roulers le plus grand programme photovoltaïque de Flandre.
Il s’agira d’installer 395 000 panneaux solaires sur 52.500 logements de 64 sociétés de logement social différentes au cours des 5 prochaines années, pour une capacité totale de 150 MWc et une réduction de CO2 d’environ 35.000 tonnes.
Ainsi, un tiers du nombre total de logements sociaux en Flandre sera équipé de panneaux solaires.
La Flandre compte ainsi accélérer sa transition et lutter contre la précarité énergétique.
Un modèle sans subsides
La coopérative ASTER a été fondée avec le soutien de la Banque européenne d’investissement et a développé un modèle économique sans subventions structurelles.
Elle fait appel à un financement privé via son partenaire Belfius. Suite à un appel d’offres, l’installateur Energy Vision a remporté ce grand marché, qui occupera 300 employés.
ASTER et chaque bailleur social signent un accord, qui fixe les coûts annuels sur 20 ans, afin de sécuriser le remboursement de l’emprunt de l’investissement.

Tarif avantageux
Les locataires concernés, qu’ils soient clients protégés ou non protégés, paieront un tarif – en cas d’ensoleillement – inférieur d’environ 25 % au tarif social ou au tarif du marché.
Le gouvernement flamand fixe les tarifs et garantit ainsi que l’énergie solaire consommée simultanément est l’électricité la moins chère pour les locataires sociaux. Les locataires ne paient à la société de logement social – propriétaire de l’électricité produite – que l’énergie solaire qu’ils utilisent lorsque le soleil brille. Il n’y a pas de frais supplémentaires pour les locataires.
L’électricité non utilisée est vendue par les sociétés de logement social au fournisseur Energie.be qui a une vocation durable et sociale. Le bénéfice revient entièrement aux sociétés de logement social et aux locataires sociaux qui n’ont pas un accès direct à l’énergie solaire. Le bénéfice peut également être utilisé pour d’autres initiatives de développement durable des sociétés de logement social.
Des parcs solaires aussi

Etienne Audenaert, président d’ASTER, explique : « La tâche la plus importante du secteur du logement social est et restera bien sûr la construction de nouveaux logements sociaux sur les terrains actuellement détenus par les sociétés de logement social. Il y a encore 180 000 familles sur la liste d’attente. En tant que secteur, nous faisons tout notre possible pour construire des maisons abordables et durables pour ces familles. Cependant, nous constatons qu’une partie de ces terrains, soit un total de 1.600 hectares de terrains répartis dans toute la Flandre, ne peut plus être utilisée pour le logement social. Nous voulons maintenant voir si nous pouvons utiliser ces sols dans la transition énergétique. »
Les premiers résultats indiquent un potentiel de plusieurs centaines d’hectares de terrains non aménageables. Si des parcs solaires sont construits sur ces terrains, le secteur pourrait rapidement doubler la production annuelle prévue d’énergie solaire. Les sociétés de logement social pourraient alors partager cette énergie solaire dans une communauté énergétique de citoyens avec tous les locataires sociaux, mais aussi avec les collectivités locales, les entreprises et les familles.
Ce programme solaire pourrait désormais inspirer la Région bruxelloise et la Wallonie.