La Flandre adopte un Plan Climat ambitieux

Alors que l'Europe faiblit dans ses objectifs climatiques, certaines Régions se montrent plus volontaires. C'est le cas de la Flandre. Les terrains ne pourront plus être construits d'ici 2040 et tous les véhicules devront être électriques à partir de 2050.

Le parlement flamand a adopté le 23 novembre dernier une résolution Climat très ambitieuse, qui tranche avec l’inertie du gouvernement fédéral et le fléchissement des politiques européennes Energie-Climat.

La résolution flamande a été votée par tous les partis, dans la majorité comme dans l’opposition, à l’exception de l’extrême droite. Ce Plan n’est pas contraignant mais incitera les gouvernements flamands actuels et futurs à suivre de grandes orientations et à expliquer leurs actions devant le parlement flamand. Un cadre politique à long terme, donc.

La motivation régionale repose sur une forte conviction, études à l’appui : la transition énergétique offre de véritables opportunités pour le développement économique et la création d’emplois.

Trois mesures sont exemplatives : la préservation de tous les terrains, non constructibles à partir de 2040, l’abandon du gaz et du mazout pour le chauffage domestique et le passage à un parc de véhicules 100% électrique en 2050.

Des terrains non constructibles

En Flandre, 6 hectares sont octroyés chaque jour à de nouvelles constructions. Cette pression immobilière dévore les rares espaces encore disponible dans une des Région les plus densément peuplées au monde (474 personnes/km², contre 212 en Wallonie). La résolution place l’aménagement du territoire au centre de l’action politique et bannit l’octroi de terrain à bâtir à partir de 2040.

Le gouvernement flamand a adopté le 1er décembre dernier un Plan d’aménagement qui va dans ce sens : l’extension du bâti sera limité à 3 hectares par jour dès 2025 et devrait s’arrêter définitivement en 2040 ou 2050 – les partis politiques doivent encore s’accorder sur l’échéance ultime.

Concernant la première étape, le ministre-président flamand Geert Bourgeois a précisé : « On peut encore construire, mais différemment et ailleurs. Il s’agit d’un resserrage et d’une redensification. »

Le secteur de la construction va donc devoir abandonner le mythe de « la-maison-4-façades-à-la-campagne » pour mieux investir les zones urbaines et péri-urbaines en privilégiant la construction en hauteur (appartements) ou sur d’anciens sites industriels. Il s’agira également de recentrer l’activité sur la rénovation du bâti existant, selon des normes énergétiques qui seront renforcées.

Un chauffage non fossile

Les parlementaires flamands prônent également une autre mesure : la fin du chauffage domestique à base de combustible fossile, à commencer par le mazout et le charbon. Les primes et la fiscalité seront orientées vers les alternatives plus durables : les pompes à chaleur, les réseaux de chaleur verte ou la récupération de chaleur.

Un parc automobile 100% électrique

Troisième mesure exemplaire : la disparition progressive des voitures à essence ou diesel. D’ici 2030, la moitié des voitures vendues en Flandre devra être électrique puis 100% en 2050 (lire notre article 2016, année charnière pour le véhicule électrique).

Dès 2019, les nouveau bus De Lijn seront uniquement électriques, hybrides ou à hydrogène.

La résolution s’attaque également au tabou politique des voitures de société, qui fourmillent sur nos routes et devront fortement diminuer (lire également cette carte blanche de la Fédération Inter-Environnement Wallonie).

Tandis qu’une taxe kilométrique incitera à réduire l’utilisation de la voiture au profit des alternatives – vélo, tram, bus, train, …

Il revient désormais aux gouvernements flamands actuels et futurs de concrétiser ces propositions.