Dans de nombreuses régions du monde, la production d’électricité renouvelable a atteint la parité ou s’avère moins chère que les productions classiques. Tel est le constat de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA). La Belgique contribue activement aux travaux de cette agence, comme en témoigne le cluster TWEED.
IRENA a publié en janvier un rapport intitulé « Renewable Power Generation Costs in 2014 ». Il en ressort que la biomasse, l'hydroélectricité, la géothermie et l'éolien terrestre coûtent désormais autant – ou moins cher – que le charbon, le pétrole et les centrales électriques au gaz, même sans soutien financier et malgré la baisse des prix du pétrole. En outre, le photovoltaïque accélère rapidement sa compétitivité : le coût de la fabrication des modules a chuté de 75% depuis 2009, ce qui a permis de réduire de moitié le coût de la production d’électricité solaire.
Adnan Z. Amin, Directeur général de l'IRENA, l’affirme : « Les projets d'énergie renouvelable à travers le monde arrivent maintenant à la hauteur, voire surpassent, les combustibles fossiles, en particulier lorsque l’on prend en compte les externalités comme le coût de la pollution locale, les dommages environnementaux et les problèmes de santé. »
M. Amin a été réélu au poste de Directeur général de l’agence en janvier lors de la 5ème Assemblée Générale, qui a réuni plus de 1000 représentants institutionnels.
Créée en 2009 à Bonn, IRENA est rapidement devenue l’institution internationale de référence pour le développement des énergies renouvelables. Elle a établi son siège à Abu Dhabi et compte actuellement 139 Etats ou Régions membres, et 35 candidatures sont en cours.
La Belgique propose ses expertises
La Belgique en est officiellement membre depuis le 17 janvier 2014. Cependant, certains acteurs institutionnels participaient déjà aux Assemblées Générales de IRENA à titre préparatoire. Cédric Brüll (photo), directeur du Cluster TWEED, a participé à l’Assemblée Générale 2015. Il nous livre ses impressions.
« Les Etats et Régions actives dans les énergies renouvelables se doivent aujourd’hui d’être membre de IRENA », explique-t-il, « car c’est un lieu essentiel pour valoriser et échanger des expertises à l’échelle internationale. La Belgique s’implique déjà en mettant à disposition ses experts pour les travaux de IRENA. L’association ValBiom, par exemple, participe au Global Atlas for Renewable Energy, qui constitue une base de données reprenant les potentiels renouvelables par pays ou par Région. La Wallonie a débloqué un financement spécifique pour cette recherche car cela permet de développer une expertise chez nous et de s’assurer des retours concrets pour le secteur belge. »
« La Belgique, poursuit Cédric Brüll, pourrait proposer à l’avenir d’autres axes de recherche très pertinents : l’acceptation sociale des énergies renouvelables, la gestion intelligente du réseau électrique, le stockage de l’énergie, … Nous sommes prêts à y travailler car cela permet de financer de l’expertise ici pour un travail international. En contrepartie, IRENA publie de nombreuses études très intéressantes sur le développement des énergies renouvelables dans les diverses régions du monde (capacité de production, évolution des coûts, investissement, perspectives, …) mais ces études sont parfois peu connues en Belgique. Nous avons donc un rôle à jouer pour diffuser et valoriser ses publications auprès du secteur belge de l’énergie. » Le cluster TWEED a d’ores et déjà réuni des documents utiles sur une page dédiée (voir ci-dessous).
« Cet événement annuel permet aussi de mesurer l’évolution du secteur au niveau international », conclut Cédric Brüll. « Les pays africains sont en très grande demande d’expertises et utilisent fortement tous les rapports publiés par IRENA. Pour ces pays où prédominent les groupes électrogènes, les productions renouvelables sont de facto plus compétitives. Il est également intéressant de voir que les pays du Moyen Orient continuent à investir massivement dans une stratégie pour les énergies renouvelables, malgré la baisse du prix du pétrole. On perçoit une stratégie à long terme. »
Rappelons qu’à l’ échelle du monde, les investissements dans les énergies renouvelables ont progressé de +16% durant les douze derniers mois, atteignant 310 milliards de dollars, et que la puissance installée électrique mondiale a été augmentée de +120.000 MW en un an.