Le bilan statistique 2016 montre un secteur wallon en pleine effervescence : 16 nouvelles centrales, du repowering sur des sites historiques et une production électrique annuelle de 326 GWh. Analyse de l’Observatoire des énergies renouvelables.
L’APERe a compilé dans son Observatoire les statistiques d’installation hydroélectrique. Au 31 décembre 2016, 153 centrales hydroélectriques produisaient en Belgique de l’électricité à partir de la force des cours d’eau (136 en Wallonie, 17 en Flandre). Les 76 centrales de puissance supérieure à 10 kW totalisaient une puissance de 107,2 MW, auxquels s’ajoutent 77 unités de moins de 10 kW pour une puissance supplémentaire de 0,47 MW. L’ensemble de la filière belge totalise donc 107,6 MW. La très grande majorité de cette puissance est située en Wallonie (106,5 MW).
Les centrales hydroélectriques au fil de l’eau sont principalement installées dans les sous-bassins de la Meuse, de l’Amblève et de la Semois-Chiers. Les six centrales de la Meuse en aval de Namur atteignent une puissance totale de 65,4 MW, soit plus de 60% de la puissance installée du parc belge.
En 2016, la production annuelle du parc belge est estimée à 326 GWh, soit la consommation électrique de 93.000 logements.
Activités d’équipement de nouveaux sites
En 2016, 16 nouveaux sites ont été équipés pour exploiter l’hydroénergie, répartis sur les voies hydrauliques et les cours d’eau non navigables.
La mise en production de trois nouveaux sites de grosse puissance s’inscrit dans le programme d’équipement des voies hydraulique : Hastière (1,9 MW), Waulsort (1,5 MW), tous deux sur la Haute Meuse, et Monceau (660 kW), sur la Sambre.
Du côté des cours d’eau non navigables, la dynamique d’équipement des petits sites se poursuit, soutenue par un mécanisme de certificats verts stimulant et des acteurs de terrain très actifs. En 2014, 10 petits sites avaient été équipés ; suivis par 8 autres en 2015 et 13 nouveaux sites en 2016.
Parmi les nouveautés, citons le site de Chaudfontaine sur la Vesdre, où une vis hydrodynamique (70 kW) équipe désormais le barrage Bacquelaine. De même, à Houyet sur la Lesse, la vis du Moulin Wanlin (15 kW) produit désormais de l’électricité. Pour les 11 autres sites, il s’agit d’équipements d’anciens moulins, de puissa nces inférieures à 10 kW, pour un total de 73,3 kW.
Le secteur hydroélectrique belge se démarque par la mise en œuvre de nouvelles solutions technologiques innovantes, que ce soit au niveau de la technologie hydraulique ou de la combinaison avec des pompes à chaleur (Hydroélectricité : Des avancées technologiques appliquées en Belgique).
Travaux de repowering
Des travaux importants ont été entrepris en 2015 à la centrale d’Andenne sur la Basse Meuse. Sur les trois turbines de 3 MW, EDF en a remplacé 2 par des modèles de moindre puissance (2 MW) mais offrant un meilleur rendement.
En effet, la technologie Straflo, peu flexible, a été troquée contre une technologie à double réglage, ce qui permet d’optimiser la gestion du débit et d’augmenter le rendement de 75 à 92%. Si la puissance installée du site diminue globalement (de 9 à 7 MW), l’augmentation de rendement de l’installation assurera une production inchangée. Ce repowering a représenté un investissement de 9 millions d’euros. La mise en service a été réalisée au début 2016.
Une pluviométrie contrastée : productivité inférieure à la moyenne
Il existe une corrélation entre la variation de production annuelle et la variation pluviométrique (nombre annuel de jours de pluie et quantité de précipitations). 2016 a été assez généreuse en pluie au premier semestre et plutôt avare au second semestre. Au bilan, les quantités de précipitations sont en moyenne de 10% supérieures aux normales, mais on a observé en 2016 des pluviométries mensuelles anormales: janvier, février et juin avec des précipitations supérieures à la normale et septembre et surtout décembre avec des précipitations bien inférieures à la normale.
Cette pluviométrie contrastée s’est traduite par une productivité du parc hydroélectrique inférieure à la moyenne : 326 GWh. Cependant, la production annuelle 2016 a été meilleure que celle de 2015. L’année 2015 avait en effet connu une pluviométrie faible ; ce à quoi s’ajoutait l’indisponibilité de Andenne, une importante unité de production, en raison des travaux de repowering.