Et si on parlait enfin de l’essentiel ?

En Belgique comme en France, le débat énergétique est monopolisé par la question du nucléaire. Or cette question est très relative au regard des enjeux globaux. Voici pourquoi.

En Belgique comme en France, le débat énergétique est souvent réduit à une seule question : pour ou contre le nucléaire. Or cette question est toute relative au regard des enjeux globaux.  

Voici un partage de réflexions sur base des scénarios énergétiques qui sont sur la table. 

Consommer moins et plus vert 

En France, depuis 60 ans, l’énergie se résume à ce graphique : 

Source : RTE France.

On y observe que le nucléaire n’a pas permis de diminuer les émissions de CO2.  

A production équivalente, les énergies renouvelables n’y seraient pas parvenues non plus. 

Pourquoi ? Parce que : 

  • la consommation d’énergie a été multipliée par 3 en 60 ans ; et 
  • L’énergie c’est bien plus que l’électricité (dont la consommation a, elle, été multipliée par 6). 

L’enjeu numéro 1 consiste donc à diminuer la consommation d’énergie. 

En France, l’étude de référence « Futurs énergétiques 2050 » conclut que la consommation d’énergie doit diminuer de minimum 30% d’ici 2050 (graphique ci-dessous). 

Source : RTE France.

En Belgique, l’étude de référence “Climat 2050” conclut que la consommation d’énergie doit diminuer d’environ 60% d’ici 2050 (graphique ci-dessous). 

Source : Climat.be

L’étude française comporte différents scénarios électriques. On note que : 

  • Le renouvelable y est de 7 à 18 fois plus important qu’actuellement ; et 
  • Le nucléaire y est, au plus, maintenu (stable ou diminué). 

L’étude belge comporte également différents scénarios électriques. On note que : 

  • Le renouvelable y est de 6 à 11 fois plus important qu’actuellement ; et 
  • Le nucléaire est absent (par choix politique). 

L’enjeu n° 2 consiste donc à développer largement les renouvelables (graphiques ci-dessous). 

Scénarios électriques français. Source : RTE.

Scénarios électriques belges. Source : Climat.be.

L’environnement ne se résume pas au climat 

Le débat énergétique se focalise généralement sur le climat. Cet enjeu est évidemment essentiel et urgent mais, pour permettre à l’humanité de vivre longtemps avec les ressources limitées de la Terre, il faut aussi prendre en compte les autres enjeux environnementaux (illustration ci-dessous). 

Le choix des filières énergétiques doit donc aussi tenir compte de ces critères environnementaux. 

Une plus grande indépendance énergétique 

Le mix énergétique belge dépend aujourd’hui fortement des importations. 

Selon l’étude “Climat 2050” (scénario CORE 95), la Belgique passerait de 5% de souveraineté énergétique actuelle à 55 à 70% en 2050.  

Elle ne serait pas 100% renouvelable – il resterait 5% d’énergie d’origine fossile – mais elle réduirait de 97% ses usages de pétrole, gaz ou charbon. 

En conclusions 

Réduire la consommation d’énergie et augmenter les renouvelables sont les 2 défis majeurs à relever. 

Pour y répondre, tout en garantissant un accès à tous à l’énergie, il est nécessaire de développer le stockage et la flexibilité pour :  

  • stocker l’énergie quand elle est abondante – beaucoup de vent ou de soleil – et la restituer quand la météo est moins favorable ; 
  • consommer au bon moment – lors des pics de production photovoltaïque ou éolienne – et réduire sa consommation lorsque l’énergie est moins abondante. 

Pour réussir la transition, il nous semble donc pertinent de considérer ces 3 piliers de la culture énergétique :