Eolien wallon en 2017 : 86 MW installés, légère reprise

En 2017, 37 nouvelles éoliennes ont été installées en Wallonie, soit une puissance supplémentaire de 86 MW. Le parc éolien wallon compte désormais 835 MW, auxquels s'ajoutent 148 MW en construction et 83 MW autorisés définitivement. Le secteur semble reprendre son souffle.

L’APERe a compilé dans son Observatoire les statistiques d’installation éolienne. En 2017, 37 nouvelles éoliennes ont été installées en Wallonie, réparties comme suit: Walhain-Gembloux (4 éoliennes pour terminer le parc de 6), Héron (3 éoliennes), Estaimpuis (5 éoliennes), Tournai-Marquain (8 éoliennes), Greensky le long de la E40 (9 éoliennes), Nivelles (4 éoliennes), extensions des parcs de Floreffe/Fosses-la-Ville (3 éoliennes) et de Ciney-Sovet (1 éolienne). Ces nouvelles éoliennes ajoutent une puissance de 86 MW au parc wallon. Signalons également le démantèlement d’une turbine de 0,6 MW à Perwez.

Au total, la Wallonie atteint désormais une puissance installée éolienne de 835 MW qui permet de produire plus de 1.700 GWh/an, soit l’équivalent de la consommation de plus de 485.000 ménages.

L’éolien wallon renoue en 2017 avec une croissance au-delà de 10%, ce qui n’avait plus été observé depuis 2015. La filière a accusé un ralentissement important ces dernières années, en raison notamment de nombreux recours au Conseil d’Etat, dont le nombre est assez stable (24 dossiers actuellement, comparé à 23 à la fin 2016).
 
De nombreux projets éoliens sont actuellement en développement : projets en étude d’incidences (1137 MW), en demande de permis (118 MW) et en recours (355 MW, dont 47 MW en construction en dépit d’un recours). Nombre de ces projets sont mutuellement exclusifs et seuls les meilleurs seront retenus. A cela s’ajoutent les projets définitivement autorisés (83 MW) et les parcs en construction (148 MW). En 2018, 120 MW supplémentaires devraient être mis en fonction.

Objectif wallon en vue, si…

Selon l’APERe, au vu de ces statistiques, il est encore réaliste pour la Wallonie d’atteindre les objectifs éoliens qu’elle s’est fixés à l’horizon 2020 : une production annuelle de 2437 GWh, soit une puissance installée totale de 1150 MW. Pour ce faire, le rythme amorcé en 2017 devra être maintenu afin d’installer en moyenne 100 MW par an jusque 2020.
 
La réalisation – ou non – de l’objectif éolien wallon affectera également la capacité de la Belgique d’atteindre ses objectifs européens de production d’énergie renouvelable à l’horizon 2020 et 2030.

Précisément, selon la fédération EDORA, l’insécurité juridique qui pèse actuellement sur le secteur éolien wallon pourrait compromettre l’atteinte des objectifs wallons et belges. La récente  annulation des conditions sectorielles éoliennes et le recours contre les dispositions éoliennes du Code du Développement du Territoire (CoDT) devant la Cour constitutionnelle pourraient accroître encore cette insécurité juridique (lire notre article Les projets éoliens wallons à l’arrêt ?).

Dans un communiqué, EDORA appelle dès lors le gouvernement wallon à prendre des mesures urgentes pour amener une  » Pax Eolienica « .

Et ailleurs en Belgique ?

Ailleurs en Belgique, la croissance de l’éolien s’avère plus rapide.
 
En Flandre, en 2017, 74 nouvelles éoliennes ont été installées pour une capacité nette de 213 MW, ce qui porte la puissance totale à 1136 MW. La Flandre poursuit ainsi une croissance dynamique, nettement supérieure à celle de la Wallonie.
 
Au large des côtes belges, la mise en service en 2017 du parc offshore de Nobelwind ajoute 50 éoliennes et une puissance de 165 MW. L’ensemble du parc offshore belge se compose dorénavant de 232 éoliennes pour une puissance de 877 MW. Notons que Rentel, cinquième projet éolien sur les 9 programmés en mer du Nord, est en cours de construction et commencera à produire de l’électricité durant la seconde moitié de l’année 2018.