Energies renouvelables : Quelques chiffres bons à connaître

En combien de temps les différentes technologies renouvelables remboursent-elles leurs dettes énergétiques ? Et avec quelles économies d’émissions de CO2 ? Voici quelques chiffres de référence.

Les experts de l’association Energie Commune ont récemment mis à jour leurs données de référence sur les énergies renouvelables. Vous pouvez les consulter dans cet ABC

Nous reprenons ci-dessous deux notions intéressantes : la dette énergétique et les économies d’émissions de CO2. 

Parfois l’analyse permet une grande précision chiffrée, parfois le manque de données disponibles n’autorise qu’une estimation. 

Voici quelques explications et chiffres bons à connaître. 

Dettes énergétiques 

La dette énergétique d’un objet représente l’énergie qu’il a fallu consommer pour le fabriquer et l’acheminer jusqu’à son lieu d’utilisation. 

Dans le cas des systèmes renouvelables, cette dette intègre toutes les étapes : construction, assemblage, transport vers le site de production, recyclage des déchets en fin de vie, … 

En Belgique, une éolienne rembourse ainsi sa dette énergétique en moins d’un an. 

Elle produira ensuite une énergie 100% propre durant toute sa vie, contrairement aux centrales fossiles et nucléaires. 

Il en va de même pour les autres technologies renouvelables. 

En Belgique, un système photovoltaïque rembourse ainsi sa dette énergétique en moins d’1,5 an. 

Une centrale hydroélectrique au fil de l’eau rembourse sa dette énergétique en 1 à 3 ans suivant la taille de celle-ci et puis produit une énergie 100% propre durant toute sa vie, contrairement aux centrales fossiles et nucléaires. 

Une pompe à chaleur bien dimensionnée et reliée à un bâtiment basse énergie, rembourse sa dette énergétique au cours de ses premières années de fonctionnement puis produit une énergie peu carbonée durant toute sa vie, surtout si l’électricité provient d’une installation photovoltaïque. 

Un système solaire thermique rembourse sa dette énergétique en 1 ou 2 ans d’utilisation suivant la localisation géographique et le type de système de panneau utilisé (vitré ou sous vide). 

Une centrale de géothermie profonde rembourse sa dette énergétique au cours des premières années d’exploitation, puis produit une énergie 100% propre durant toute sa vie, contrairement aux centrales fossiles et nucléaires. 

Enfin, en matière de biomasse, une chaudière ou centrale à pellets rembourse sa dette énergétique au cours ses premières années de fonctionnement, puis elle produira beaucoup d’énergie peu carbonée, même s’il faudra encore en consommer un peu pour fabriquer et transporter des pellets durant toute sa vie. 

Economies d’émissions de CO2 

Les développements éolien et photovoltaïque sont en forte croissance en Belgique et dans le monde. 

Ces productions de sources renouvelables permettent de réduire l’usage des centrales fossiles (gaz, charbon) et donc nos émissions de gaz à effet de serre. 

Nous comparons ici les émissions de CO2 des technologies renouvelables avec celles d’une turbine gaz vapeur.

En Belgique, sur base de notre mix électrique, chaque nouvelle éolienne terrestre (3 MW) permet d’économiser 1.368 tonnes de CO2 par an, soit l’équivalent de 7.121.052 km parcourus en voiture ! 

Et en mer, où le potentiel éolien est encore plus élevé, une éolienne offshore (3 MW) permet d’économiser 1.906 tonnes de CO2 par an, soit l’équivalent de 10.034.210 km parcourus en voiture. 

Quant au solaire, chaque nouvelle installation photovoltaïque (5 kWc) permet d’économiser 2 tonnes de CO2 par an, soit l’équivalent de 10.875 km parcourus en voiture ! 

Il en va de même pour les autres technologies renouvelables.

En Belgique, une centrale hydroélectrique de petite puissance (10 kW) permet ainsi d’économiser 6 tonnes de CO2 par an, soit l’équivalent de 31.000 km parcourus en voiture (sur base du mix électrique belge).  

Une pompe à chaleur qui fonctionne dans de bonnes conditions, peut économiser jusqu’à 2 tCO2/an (par comparaison avec une chaudière au gaz) ou 4 tCO2/an (par comparaison avec une chaudière au mazout), soit l’équivalent de 13.000 ou 21.000 km parcourus en voiture par an. 

Un système solaire thermique (4 m2) permet d’économiser 320 kg de CO2 par an soit l’équivalent de 1684 km parcourus en voiture comparé à une chaudière au gaz naturel classique. Pour une chaudière au mazout, le système solaire permet d’économiser 420 kg de CO2 par an soit l’équivalent de 2 210 km en voiture ! 

La plus grande centrale géothermique de Belgique, située à Mol (province d’Anvers), évite l’émission de 3600 tonnes de CO2 chaque année, soit l’équivalent de 19 millions de km parcourus en voiture. 

Le cas de biomasse

La biomasse constitue un cas particulier. Cette filière est considérée comme renouvelable si les ressources (forêts, végétaux, …) sont gérées de manière durable, ce qui est le cas en Belgique (on ne coupe pas plus de bois que l’on en plante).

On considère la biomasse comme neutre au niveau des émissions de carbone. En effet, les arbres et les végétaux absorbent du CO2 durant toute leur vie, ce qui est une bonne chose. 

Mais lorsqu’on les coupe, les transforme en combustibles puis les brûle, ils libèrent tout ce CO2 dans l’atmosphère. Le bilan est-il pour autant neutre ? Il faut en effet considérer le CO2 émis lors de la coupe, du transport et de la transformation – par exemple en pellets.

Selon une analyse de l’Université de Liège, le bilan complet carbone de pellets locaux et durables est généralement 10 fois inférieur à celui du gaz naturel et du mazout.

Par ailleurs, il faut prendre en compte d’autres émissions (oxydes de soufre et d’azote, monoxyde de carbone, particules et poussières), qui jouent également un rôle – direct ou indirect – sur la qualité de l’air et/ou l’effet de serre.

Dans ce domaine, la biomasse est donc moins performante que l’éolien ou le photovoltaïque – qui produisent une électricité 100% propre – mais cette ressource vient souvent remplacer des combustions fossiles très polluantes (chaudière au gaz ou au mazout) : le bilan de la biomasse est dès lors beaucoup mieux qu’une pollution fossile. 

Retrouvez ces chiffres et de nombreuses autres informations sur l’ABC des énergies renouvelables.