Energies renouvelables : analyse des politiques de soutien

Dans une analyse socio-politique, le CRISP explique comment et pourquoi les énergies renouvelables bénéficient de régimes de soutien en Belgique. Avec une attention particulière aux mécanismes des certificats verts dans les trois Régions.

Comparativement aux énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz) ou nucléaire, les énergies renouvelables présentent divers avantages : elles sont inépuisables à très long terme, peuvent être produites sur le lieu de leur consommation et n’ont qu’un impact limité sur l’environnement. En revanche, divers inconvénients les empêchent actuellement d’être pleinement compétitives : problèmes de stockage, difficultés de raccordement au réseau… Surtout, malgré les récents progrès technologiques, les énergies renouvelables restent considérées comme chères à produire. Leur développement n’est donc concevable que dans le cadre de régimes de soutien public.

Mi-janvier 2015, Fatih Birol, chief economist de l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE), rappelait que 550 milliards $ de subsides dans le monde sont accordés au pétrole, ce qui est quatre fois plus que les subsides attribués aux énergies renouvelables. L’AIE précise toutefois que l’aide aux énergies renouvelables doit être constamment évaluée et adaptée afin de ne pas peser plus qu’il ne faut sur les économies. Ces aides servent à lancer des filières (éolien, solaire, biomasse, etc.) et sont destinées, à terme, à disparaître.

Ce n’est pas le cas des énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon), dont les filières sont déjà matures. Les aides qui leur sont accordées par les États (avantages fiscaux, apports financiers directs, etc.) sont destinées à infléchir leur prix à la baisse, pour maintenir un prix accessible aux bas revenus ou pour garantir la compétitivité du tissu économique.

Ce Courrier hebdomadaire présente les enjeux économiques et politiques qui entourent la question d’une transition énergétique vers davantage de renouvelable. Grâce aux résultats d’études prospectives et à un éclairage du contexte actuel, il cherche à cerner l’avenir du « mix énergétique » en Belgique (les défis, les retombées, les incertitudes…).

Fabienne Collard étudie aussi les différents mécanismes créés pour soutenir les énergies renouvelables, soit par le niveau fédéral soit par les Régions. Elle analyse les spécificités de chaque système de certificats verts, ainsi que leurs évolutions au fil du temps. Après les dérapages induits par des politiques très généreuses à l’égard de certaines filières (dont le photovoltaïque), les aides publiques se sont en effet muées en un soutien plus limité et plus ciblé. Cette nouvelle approche semble appréciée par le secteur des énergies renouvelables, qui demande avec insistance un cadre législatif clair et surtout stable, propice aux investissements et à sa croissance.