Les centrales hydroélectriques wallonnes ont pu subir des dommages lors des terribles inondations de juillet dernier, liées au réchauffement climatique. Petit tour d’horizon.
Lors des intempéries de juillet 2021, les bassins versants de la Meuse, de la Vesdre et de l’Ourthe ont été particulièrement impactés (photo ci-dessus : crue sur l’Ourthe. Crédit : Emissions Zéro).
Selon les configurations des sites de production hydroélectriques (par exemple, avec ou sans bief) et la situation de crue des cours d’eau, les dégâts aux installations et équipements ont été plus ou moins importants.

Des dégâts contrastés
Les cours d’eau en crue ont généralement charrié beaucoup de déchets et les canaux d’amenée/bief et dégrilleurs ont été encombrés.
Au vu des débits importants, notamment en province de Liège, certaines centrales et locaux techniques ont été partiellement voire complètement sous eau. Alors que les turbines elles-mêmes ont généralement bien résisté, les tableaux électriques et l’équipement électronique (par exemple des variateurs de fréquence) doivent alors être remplacés. Des passerelles ou encore des dispositifs pour retenir les déchets ont quelquefois subi des dégâts alors que des embâcles sont venus les percuter.
Les assurances devraient intervenir pour dédommager l’ensemble des travaux de remplacement.
Les assurances bris de machine (omnium) peuvent également inclure une somme pour couvrir les pertes de production essuyées en attendant la remise en état des installations. Mais, dans le cas de plans d’affaires serrés, tous les exploitants ne souscrivent pas à ce type d’assurance.
Alors que certaines installations ont redémarré rapidement, d’autres remises en production sont encore attendues courant de l’automne.
Les gestionnaires des centrales sinistrées ont parfois pu compter sur un élan de solidarité, avec des bénévoles venus aider à évacuer les déchets et nettoyer les sites de production, notamment sur les centrales des Grosses battes et de Chanxhe.

Un bilan annuel positif malgré tout
Evidemment, les débits importants lors d’une crue passent en surverse au-dessus des vannes, ils ne sont donc pour l’essentiel pas turbinés.
Pour les bassins versants où les cours d’eau n’ont pas enregistré de crues exceptionnelles mais des cours d’eau forts chargés, une production élevée a été au rendez-vous.
Globalement, pour l’ensemble des centrales, au vu de la météo pluvieuse du printemps et de l’été, il est attendu que 2021 soit une bonne année de production, contrairement aux trois dernières qui ont connu des étés particulièrement secs (lire notre article De petits producteurs hydroélectriques en perte sèche).
Des conséquences du réchauffement climatique
Les inondations de juillet 2021 en Allemagne et en Belgique sont bien liées au réchauffement climatique, selon la conclusion d’une étude du World Weather Attribution (WWA), qui regroupe des experts de divers instituts de recherche dans le monde (illustration ci-dessous).

La Wallonie se prépare à mieux anticiper les conséquences du réchauffement climatique, telles que les sécheresses ou les inondations, à travers le Plan Air Climat Energie et son volet Adaptation.