Le secteur de la biomasse approuve l’abandon du projet de méga centrale à Visé au profit de nombreuses petites cogénérations biomasse. Et propose un scénario de chaleur verte pour atteindre les objectifs renouvelables wallons d’ici 2020.
Le nouveau gouvernement wallon a décidé d’abandonner le projet controversé de méga centrale électrique à biomasse (150 MW) que la société Bee Green Wallonia comptait développer à Visé.
Ce projet était fortement critiqué par les associations environnementales et par les professionnels du secteur. En cause notamment : l’importation massive de combustibles (plaquettes de bois sud-africaines et norvégiennes et bois de démolition hollandais) au détriment de la ressource locale, avec de très faibles retombées en termes d’emploi local.
Autre point critique : le coût du soutien au projet qui s’élevait à 1,3 milliard d’euros en certificats verts pour une durée de 20 ans.
Le secteur wallon préconise au contraire une multitude de projets de cogénérations biomasse, à échelle locale, ce qui crée une forte plus-value pour l‘économie locale et permet une récupération utile de la chaleur fatale de la production électrique (lire notre article Quel schéma industriel pour la biomasse énergie ?).
Le secteur a donc accueilli avec soulagement l’annonce de l’abandon du projet de méga centrale au profit d’unités décentralisées en Wallonie.
La chaleur verte comme alternative crédible
Dans la foulée, les professionnels de la biomasse se sont réunis le 23 octobre 2017 à Namur lors d’un événement co-organisé par l’ICEDD et le cluster TWEED et intitulé : « Comment chauffer la Wallonie ? ».
L’assemblée abordait de nombreuses questions : Comment produire une chaleur durable ? Quelles en sont les principales utilisations en Wallonie aujourd’hui ? Qu’en sera-t-il demain ? Quels seront nos besoins de chauffage ? Faut-il développer des réseaux de chaleur ?
Le cluster TWEED y a présenté une note intéressante qui propose d’intégrer la chaleur verte – le bois-énergie en particulier – comme une alternative crédible pour atteindre les objectifs renouvelables de la Wallonie d’ici 2020.
Les principaux arguments qui en ressortent sont les suivants :
- 1 MWh d’origine thermique contribue autant qu’1 MWh d’origine électrique à atteindre l’objectif de 13% d’énergies renouvelables à l’horizon 2020.
- Les statistiques officielles sur le secteur du chauffage domestique au bois sont estimées et …dépassées.
- Le secteur résidentiel valorise (nettement) mieux le bois (et les pellets) que les centrales thermiques (telle que celle des Awirs) et que l’abandon du projet à Visé est une bonne nouvelle !
- Remplacer les vieilles chaudières au mazout (ainsi que les vieux poêles à bois) par des systèmes performants a un double impact pour l’environnement.
- La fabrication d’appareils de chauffage à bois pour le résidentiel et de combustibles dérivés du bois soutient de nombreux emplois en Wallonie.