Climat : des communes wallonnes montrent l’exemple

De Viroinval à Fernelmont, des collectivités locales se montrent très pro-actives dans leurs politiques Energie-Climat. Elles partagent aujourd’hui leurs expériences de terrain.

En Europe, 6.500 collectivités locales ont signé la Convention des maires et s’engagent ainsi dans des Plans d’Action Energie-Climat plus ambitieux que les objectifs européens. Cette dynamique locale a également gagné la Belgique, avec 253 communes signataires à ce jour – dont 39 en Wallonie. Là où les politiques européennes et internationales piétinent, des territoires se montrent au contraire très pro-actifs dans leur transition énergétique. La raison est peut-être très pragmatique : les mandataires locaux et les acteurs de terrain sont les premiers confrontés aux enjeux énergétiques pour assurer la pérennité de leur collectivité. Ces acteurs sont donc amenés à trouver des synergies et solutions en partant de leurs réalités très concrètes (lire notre article Climat : Ces communes qui prennent les devants).

En Wallonie, 17 communes ont adhéré à la Convention des maires au travers d’une campagne de soutien baptisée POLLEC (POLitique Locale Energie Climat). Elles ont bénéficié d’un soutien financier pour élaborer, avec l’aide d’une expertise externe, un Plan d’Action en faveur de l’Energie Durable. Elles peuvent également s’appuyer sur des outils et des méthodologies éprouvées pour se fixer des objectifs et suivre les actions menées.

Cette initiative porte ses fruits puisqu’une deuxième campagne POLLEC voit aujourd’hui le jour et impliquera – directement ou indirectement – pas moins de 113 communes wallonnes. Une matinée leur était consacrée le 21 octobre dernier afin de partager les bonnes pratiques. En voici deux exemples.

Viroinval investit dans la technologie LED

À Viroinval, l’inventaire des émissions de gaz à effet de serre du territoire et le Plan d’Actions en faveur de l’Energie Durable ont mis en évidence l’intérêt d’agir en priorité sur l’éclairage public, très énergivore. Le potentiel d’économies d’énergie et de réduction des émissions de CO2 s’avère en effet important. La commune a alors demandé une étude comparative de différentes technologies à son intercommunale pour le remplacement de près de 1 000 luminaires. Après analyse des solutions proposées, Viroinval a opté pour la solution générant les plus grandes économies d’énergie (48 % par rapport à la situation existante) : des luminaires à LEDs avec un système de dimming intégré à chaque point lumineux. Une technologie qui offre aussi une durée de vie 4 fois plus longue.

La commune a ainsi investi, sur fonds propres, dans la solution la plus chère mais qui permet, compte tenu des économies engendrées, un temps de retour sur investissement limité entre 6 et 8 ans selon les villages équipés. Le remplacement des anciens luminaires énergivores a débuté et sera finalisé dans les 3 ans.

Par cette action phare, Viroinval devient également une commune-laboratoire pour le déploiement de l’éclairage public à LEDs à grande échelle. Une première en Wallonie !

A Fernelmont, la thermographie interpelle les citoyens

La commune de Fernelmont a également adhéré à la Convention des maires. Parmi ses actions, elle a choisi d’interpeller les ménages par une campagne d’envergure : une thermographie aérienne de tous les bâtiments situés sur son territoire.

Cette technologie permet de réaliser des cartes thermiques et de révéler visuellement les toitures mal isolées. Plus c’est rouge, plus c’est chaud ! Et lorsque le toit est chaud, cela signifie qu’une partie de l’énergie dépensée pour chauffer la maison est en réalité perdue dans l’atmosphère. Les cartes thermiques permettent donc d’évaluer ce gaspillage.

© Walphot

La thermographie de Fernelmont, publiée sur le web et disponibles à la commune, a marqué le public visé : 500 personnes se sont rendues à l’administration pour s’enquérir des caractéristiques de leur logement et des éventuels travaux à réaliser pour améliorer ses performances énergétiques.

« La thermographie aérienne est un outil de communication très visuel et très efficace », explique Nancy Mahaux (BEP), qui a piloté l’action communale, « mais le citoyen ne peut pas, à lui seul, interpréter les images. C’est pourquoi nous l’avons invité à venir en discuter avec nous. Ca permet d’ouvrir la discussion : on parle d’abord du toit, puis on aborde d’autres actions possibles sur leur logement, etc. »

Ces réunions ont également permis d’adapter certaines photos. Un bâtiment qui s’affiche en bleu, et qui semble donc bien isolé, peut s’avérer en réalité… inoccupé et donc non chauffé.

Suite à cette action, la commune a enregistré une hausse des demandes de primes communales pour l’énergie. A terme, l’évaluation de cette campagne auprès des ménages devrait montrer des résultats bénéfiques pour le bilan communal de la consommation d’énergie et des émissions de CO2 notamment.

Ces deux exemples de bonnes pratiques montrent simplement la diversité des actions possibles. Les communes engagées dans la Convention des maires mènent bien sûr plusieurs actions en parallèle pour progresser vers leurs objectifs. Et tout indique qu’elles avancent rapidement vers une transition énergétique.