Suite à la pandémie du coronavirus, les prix du baril de pétrole se sont effondrés, entraînant avec eux une diminution historique du prix des principaux combustibles achetés par les ménages belges (gaz naturel, mazout, propane). Le bois connait des valeurs de prix plus stables. Voici l'analyse de l’Observatoire belge des prix de l'énergie.
Suite au confinement lié à la pandémie du coronavirus, la demande et le prix des énergies fossiles ont chuté sur le marché international, ce qui les rend très attractives pour la relance économique post-crise. Dans un précédent article, nous analysions comment le politique pourrait en tirer parti pour accélérer la transition énergétique (lire notre article La chute du prix des énergies fossiles : menace ou opportunité pour une relance « verte » de l’économie ?).
Nous analysons à présent en détail l’évolution des prix d’achat des principaux combustibles par les ménages belges, sur base du suivi de l’Observatoire des prix de l’énergie réalisé par l’APERe.
Analyse des tendances globales
Le graphique ci-dessous montre l’évolution des prix moyens unitaires, à monnaie courante, des différentes vecteurs énergétiques achetés par les ménages en Belgique.
Sources : CREG, SPF économie, ValBiom
Mazout de chauffage
Le prix du mazout de chauffage est directement influencé par l’évolution du coût du baril de pétrole. Or depuis le début de l’année 2020, avec la pandémie du coronavirus et le confinement d’une grande partie de la population mondiale, la demande de pétrole a réduit causant une forte diminution des prix du baril de pétrole. Le baril de pétrole brent est passé sous les 20$, soit le prix le plus bas en 20 ans. Evolution du prix spot en Europe du baril de pétrole BRENT. Données sources : AIE, 05/2020.
Il n’est donc pas surprenant de constater que le mazout de chauffage a connu une forte diminution (-30%) au cours de ces 12 derniers mois pour descendre à 3.5 c€/kWh, soit le prix le plus bas observé depuis 2004.
Gaz naturel Les prix du gaz naturel sont en forte baisse depuis début 2019 (- 24% sur les 12 derniers mois). Actuellement, le gaz naturel est d’ailleurs le seul combustible qui affiche un taux de croissance moyen annuel (TCAM) négatif, même sur le long terme (- 2.3 % sur les 5 dernières années).
Tendance d’évolution des vecteurs énergétiques achetés par les ménages sur les 5 dernières années.
Les prix unitaires du gaz naturel diffèrent légèrement selon les gestionnaires de réseaux de distribution (GRD) et les Régions : en avril 2019, la moyenne belge est de 3.93 c€/kWh (le prix le plus bas depuis 2005), avec ces variations régionales : 4.6 c€/kWh en Wallonie, 3.8 c€/kWh à Bruxelles et 3.4 c€/kWh en Flandres.
L’électricité
Même si l’électricité connaît également une baisse des prix depuis ce début d’année, l’électricité reste le vecteur énergétique le plus cher. Le prix de l’électricité peut varier fortement d’une Région à l’autre. Ces différences s’expliquent en bonne partie par la composante « réseau » et les niveaux de contributions régionales. En avril 2020, la moyenne belge du prix de l’électricité est de 23.1 c€/kWh, avec des variations selon les Régions : 24.7 c€/kWh en Wallonie et 20.3 c€/kWh à Bruxelles et en Région flamande.
Bois : Bûches, plaquettes, pellets
Le bois est le vecteur énergétique dont le prix unitaire est le plus stable et le plus bas : de 3 à 6 c€/kWh. Sur les 5 dernières années, les pellets (en vrac ou en sac) présentent une faible augmentation : +1% pour les des pellets pour atteindre en avril 2020 un coût de 5 à 6 c€/kWh… qui pourrait être encore diminué avec les promos estivales.
Inflation
L’inflation est mesurée par le SPF Economie sur base de l’indice des prix à la consommation (IPC). L’inflation mensuelle du mois d’avril 2020 a été de 0.6%, tirée notamment vers le bas par la baisse des prix du mazout de chauffage, le gaz naturel ou encore l’électricité.
Figure : Evolution de l’inflation selon l’IPC et l’indice santé. Source : https://statbel.fgov.be