Ces deux monnaies numériques n’ont pas le même impact sur l’énergie. Si le Bitcoin induit une véritable boulimie énergétique, le SolarCoin s’avère plus économe et récompense une production d’électricité photovoltaïque.
Le SolarCoin et le Bitcoin sont deux monnaies numériques (aussi appelées crypto-monnaies) décentralisée et complémentaire aux monnaies traditionnelles (dites aussi fiduciaires).
A l’inverse d’une monnaie fiduciaire centralisée (comme l’Euro ou le Dollar), le principe de garantie d’une crypto-monnaie est défendu par le partage et la validation (décentralisée) du livre de comptes (émissions et transactions) entre tous les utilisateurs et ce, via une technologie informatique appelée blockchain. Ce fonctionnement numérique induit une consommation d’énergie bien réelle.
Mais, sur cette question, les deux monnaies virtuelles s’avèrent très différentes.
Création de monnaie et énergie
Un SolarCoin (SLR) est créé (« miné », en jargon) suite à une production d’énergie à savoir la production d’un MWh d’électricité photovoltaïque.
Plus il y a de SolarCoin en circulation, plus il y aura eu d’énergie photovoltaïque produite dans le monde.
Par ailleurs, la création de SLR n’induit pas en soi de consommation d’énergie.
Pour la création d’un Bitcoin, la situation est toute autre. Les bitcoins sont octroyés à partir du moment où des ordinateurs ont résolu des problèmes complexes dans un temps donné. Les ordinateurs les plus puissants (et donc les plus consommateurs d’énergie) résoudront les calculs les premiers et recevront des Bitcoins.
Cependant, le principe est de maintenir le temps de calcul quasi constant. Si le temps de résolution des problèmes diminue, la complexité des calculs augmente. Celui qui souhaite être le premier à résoudre ces nouveaux calculs plus complexes doit donc mettre en œuvre une puissance de calcul plus grande. Ce qui fait diminuer le temps de résolution, donc augmenter la complexité, donc augmenter les puissances d’ordinateurs, ….
C’est donc un système inflationniste sur le plan de la puissance de calcul qui conduit à la création de véritables « fermes » de serveurs qui consomment de plus en plus d’énergie. Et plus le Bitcoin vaut cher, plus ce système est entretenu.
Plusieurs sources indiquent que les « mineurs » de Bitcoin consomment, ensemble, environ 8,27 TWh par an, soit 2 fois la consommation annuelle d’électricité de Bruxelles ! Cela signifie 215 kWh/Bitcoin et cette consommation continue d’augmenter…
Gestion de monnaie et énergie
Une fois créées, ces deux monnaies nécessitent une gestion. Cependant, leurs principes de gestion – c-à-d les technologies de chaines de block de données partagées entre utilisateurs – sont différents et n’induisent pas la même consommation d’énergie.
Si l’on considère uniquement l’énergie liée aux échanges d’informations (synchronisation du livre de compte entre ordinateurs) c-à-d à une consommation « logicielle », on estime la consommation d’énergie à 19.587 Wh/transaction pour le Bitcoin contre 24 Wh/transaction pour le SolarCoin, soit 816 fois moins d’énergie pour le SolarCoin (selon cette source).
Les monnaies traditionnelles aussi
Pour rappel, nos monnaies fiduciaires traditionnelles (Euro, Dollar, …) induisent elles aussi une consommation d’énergie pour leur fabrication physique (billets et pièces) et pour leur échanges virtuels (transactions bancaires en ligne) ou réels (transporteurs de fonds, distributeurs).
Selon nos informations, la fabrication d’un milliard de billets consommerait environ 80 TWh, soit 80 Wh/billet. Or il y a plus de 21 milliards de billets en Euro qui circulent. Nous ne disposons pas de chiffres pour le coût énergétique des transactions.