Biomasse et phytomanagement en Wallonie

L’association ValBiom présente ses activités de recherche dans le phytomanagement c-à-d l’utilisation de cultures végétales pour la gestion et la valorisation de zones sensibles ou marginales.

La dernière Assemblée Générale de ValBiom a rassemblé, le 18 mai dernier, plus de 80 personnes : agriculteurs, industriels, scientifiques, membres de l’asbl. L’association y a présenté deux approches de phytoremédiation :

Des cultures de miscanthus

Pour Laurent Somer, chargé de mission, les cultures pérennes présentent des avantages qui justifient que l’on s’y intéresse. Pour la production d’énergie bien sûr, mais aussi pour répondre à certains problèmes environnementaux. Il a démontré par son exposé que la bioénergie peut aussi avoir un ancrage local et des bénéfices sociétaux durables.

Dans ce sens, un projet a été imaginé : ENVIMISC. Ce projet a l’ambition de développer la filière des cultures pérennes à l’échelle d’un bassin versant où l’on retrouve, et où l’on cherchera à solutionner, des problèmes d’écoulements boueux, d’inondations, de lessivage de nitrates dans les nappes phréatiques et de possibles transferts de pesticides vers des cours d’eau ou des populations sensibles.

Du miscanthus serait donc planté stratégiquement à l’échelle d’un territoire pour remplir ces nombreux services et serait lui-même valorisé en chaudière et/ou selon ses autres usages (paillage, litière, écoconstruction). L’entreprise BioWanze a déjà montré son intérêt de racheter le miscanthus ainsi produit pour faire fonctionner sa chaudière biomasse, avec un engagement sur le long terme.

D’autres cultures pérennes comme du taillis pourraient aussi être envisagées à l’avenir. Un groupe de travail, ouvert à tous, va démarrer ce 22 juin 2017. Il identifiera les activités et zones prioritaires ainsi que le cahier des charges de gestion de ces zones. A terme, un projet Life sera déposé.

Le phytomanagement, outil de gestion des sols marginaux

ValBiom a élaboré, en collaboration avec l’AwAC et la DPS, un outil d’aide à la conception de projets qui synthétise presque toutes les questions à se poser pour penser globalement un projet et augmenter ses chances de succès.

En parallèle, ValBiom a créé un groupe d’action phytomanagement pour regrouper experts, propriétaires et utilisateurs potentiels afin de mettre en contact chaque maillon de la chaîne.

Dorénavant, toute personne concernée peut s’adresser à ValBiom pour passer une petite annonce au groupe d’action qui relayera celle-ci dans des « appels à idées » afin d’identifier les partenariats les plus prometteurs.

Enfin, troisième action, ValBiom s’implique dans la recherche appliquée via des projets Interreg transfrontaliers. Entre autres, le projet New-C-Land qui vise la création d’un cadastre de sites marginaux (éventuellement des sites pollués) effectivement disponibles pour faire du phytomanagement ainsi que la sensibilisation de leurs propriétaires et des utilisateurs potentiels. Citons aussi le projet Greengo qui mettra en application le phytomanagement sur les sites marginaux identifiés.